La police britannique fouillait samedi matin, entre autres, un immeuble où il aurait séjourné dans un quartier chic de Londres. La tentative d'attentat d'un jeune Nigérian à bord d'un avion américain reliant Amsterdam et Detroit (nord) a déclenché une vaste enquête internationale samedi, et poussé les principaux aéroports mondiaux à renforcer leur sécurité. L'auteur des faits est, selon plusieurs médias, Abdul Farouk Abdulmutallab, ou Oumar Farouk Abdulmutallab, âgé de 23 ans. Les autorités américaines étaient officiellement muettes depuis l'arrestation du jeune homme le jour de Noël. L'University College de Londres (UCL) a confirmé samedi matin, qu'un étudiant portant cette seconde identité avait effectué des études d'ingénieur dans l'établissement entre 2005 et 2008. La police britannique fouillait samedi matin, entre autres, un immeuble où il aurait séjourné dans un quartier chic de Londres. «La sécurité du public doit toujours être notre première préoccupation. Nous avons travaillé étroitement avec les autorités américaines pour enquêter sur cet incident depuis qu'il s'est produit», a indiqué le Premier ministre britannique, Gordon Brown, dans un communiqué. Les autorités nigérianes ont, elles annoncé avoir ouvert une enquête, notamment «pour vérifier l'identité du suspect et ses motivations» et promis leur pleine coopération. La police néerlandaise a indiqué, de son côté, qu'il avait commencé son voyage au Lagos en possession d'un visa américain en cours de validité. Selon des sites d'information nigérians, il est le fils d'un banquier récemment retraité. Les passagers du vol 253 ont rapporté que le jeune homme avait tenté de faire détoner un mélange de poudre et de liquide, provoquant un bref début d'incendie dans l'avion, alors en phase de descente vers Detroit. Il a été immédiatement maîtrisé par au moins un passager, et aurait été brûlé grièvement à la jambe. Il a été arrêté vendredi à la mi-journée, après que l'Airbus A 330 de Northwest Airlines (filiale de Delta) s'est posé avec ses 290 passagers, et est depuis interrogé. D'après des sources citées par les médias, l'homme figurait sur une liste de personnes à surveiller. Il n'était toutefois pas considéré particulièrement actif et il ne lui était pas interdit d'embarquer à bord d'un vol pour les Etats-Unis. M.Abdulmutallab se serait présenté au FBI comme ayant des liens avec Al Qaîda, mais selon plusieurs sources, la police fédérale américaine examine en priorité l'hypothèse qu'il ait agi seul. Il aurait aussi affirmé s'être procuré l'explosif au Yémen, pays où il aurait aussi pris ses ordres. Certains experts et Peter King, un élu américain familier des affaires de terrorisme, ont spéculé sur la possibilité que M.Abdulmutallab ait pu embarquer un explosif d'un type nouveau et difficile à détecter. Selon le New York Times, il aurait collé sur sa jambe de la poudre explosive qu'il voulait faire exploser en la mélangeant avec un liquide contenu dans une seringue. Un autre élu américain, Pete Hoekstra, siégeant à la commission du renseignement de la Chambre des représentants, a indiqué que le suspect «aurait pu être en contact avec l'imam américain (Anwar) al-Aulaqi», installé au Yémen, et dont le nom a été cité dans l'affaire de la fusillade qui avait fait 13 morts et 42 blessés sur la base militaire de Fort Hood (Texas, sud) le 5 novembre. Selon des informations de presse non confirmées par la Maison-Blanche, ce religieux extrémiste figurerait parmi les 34 membres présumés d'Al Qaîda tués lors d'un raid de l'armée yéménite, jeudi. La tentative d'attentat a entraîné un durcissement immédiat des mesures de sécurité dans les aéroports, notamment européens, avec la fouille au corps de tous les passagers en partance pour les Etats-Unis ou des contrôles supplémentaires des bagages à main. Le président Barack Obama, aussitôt informé de la tentative, avait ordonné de prendre «toutes les mesures nécessaires» pour renforcer la sécurité aérienne. Celles-ci «s'appliquent dans le monde entier à tous les vols vers les Etats-Unis pour une durée indéterminée», ont précisé des sources aéronautiques et sécuritaires. Il y a huit ans, presque jour pour jour, le 22 décembre 2001, un Britannique avait tenté de faire exploser un vol Paris - Miami en dissimulant un explosif dans sa chaussure. Richard Reid, qui s'affirmait lié à Al Qaîda, avait échoué à allumer la mèche de son dispositif et avait pu être maîtrisé par l'équipage.