La célébration de la fête de l'Achoura à Laghouat est une occasion pour renouer avec certains rituels ancestraux qui refont surface lors de cette fête religieuse en tant que trait d'union entre les générations pour la préservation de l'héritage culturel et religieux. A l'instar de tous les musulmans, les Laghouatis qui s'accrochent encore aux us et coutumes laissés par les aïeux, célèbrent différemment, d'une région à une autre, cette fête en se référant à la sunna du Prophète Mohamed (Qsssl) par la pratique notamment du jeûne et de l'aumône. Selon Hadj Djilali, un septuagénaire, cette fête est célébrée dans les zones rurales où les gens se rassemblent autour d'un dîner en l'honneur du doyen du douar (tribu) pour que chacun présente sa part d'aumône en bétail. Les femmes ont également leur manière de fêter l'Achoura en coupant une mèche de cheveux et en taillant les ongles avant d'appliquer le henné sur les mains et les pieds. Elles forment également des cercles pour interpréter le madh (chants religieux faisant l'éloge du Prophète Mohammed (Qsssl) et raconter des contes aux petits enfants. L'Achoura est aussi une occasion pour renouer avec les plats traditionnels à l'image du merdoud et du couscous préparés par la maîtresse de maison avant d'échanger ces plats entre les familles du même douar en guise d'amour, d'unité et de solidarité. La célébration de l'Achoura est aussi, selon Hadj Djilali, une occasion de réconciliation entre les gens, de règlement des conflits et la consécration de l'entraide et de la solidarité. Par ailleurs, la célébration de cette fête religieuse démontre de manière évidente les mutations que connaît une société aussi conservatrice face à un attachement inconditionnel des habitants des zones rurales de la région, aux us et traditions d'antan.