Le rideau s'est levé sur le 35e Festival du théâtre amateur de Mostaganem. Ce que certains préfèrent appeler festival euroméditerranéen du théâtre n'est, en fait, qu'un remake du traditionnel rendez-vous qui a vu éclore des talents ou confirmer la notoriété de tant d'autres. Pour cette édition, qui a démarré hier et à laquelle prennent part des troupes étrangères et d'autres locales, l'ambiance n'est pas au beau fixe. On préfère se toiser, se jeter des oeillades pour marquer son désappointement ou pire encore son désaccord. Il est vrai que la campagne de candidatures pour les élections locales a détourné l'attention des responsables de l'APC du festival préférant se consacrer à la bataille des candidatures. Les organisateurs pour trouver la parade à cet impair, se sont rabattus sur des sponsors qui n'ont pas hésité à mettre la main à la poche pour garantir la tenue de cette manifestation culturelle qui continue d'attirer tous les amoureux du 4e art. La Sonatrach, Hyproc Arzew et beaucoup d'autres ont répondu favorablement à l'appel des organisateurs. Les fondateurs du festival se sont sentis marginalisés par les organisateurs de cette édition, pourtant relevée question participation. Deux volets constituent l'essentiel de ce festival qui se déroulera jusqu'au 30 août au théâtre Ould Abderrahmane Kaki et dans plusieurs salles de la ville de Mostaganem. Les troupes El-Ichara et El-Moudja, véritables chevilles ouvrières du festival se sont attelées, depuis des mois, à peaufiner tous les aspects organisationnels avec les responsables du festival. Pour cette fois, on veut faire les choses en grand et assurer une occasion de relancer l'art des planches. Cette 35e édition est placée sous le signe de l'hommage à Kaki. Cet homme de théâtre, natif de Mostaganem, était considéré comme une référence pour plusieurs générations des metteurs en scène qui se sont inspirés de ses oeuvres pour faire leurs premiers pas dans le monde de la dramaturgie. Il est vrai que le créateur de 132 ans aimait son métier à en perdre la raison et il en avait fait sa raison d'être toute sa vie. L'hommage qui lui sera rendu ne sera qu'une juste consécration de son savoir-faire. En marge de ce festival, un autre hommage sera rendu à Sirat Boumediene disparu, lui aussi, dans les années 90. Didéne, comme s'évertuaient à l'appeler ses amis avait forcé l'admiration des amoureux du théâtre surtout avec son interprétation de Djelloul Lefhaïmi dans El Adjouad de feu Abdelkader Alloula. La troupe TTO, pour lui rendre hommage, a décidé de monter quelques tableaux de cette pièce qui avait consacré le talent de cet illustre disparu. Le rideau s'est levé sur cette édition 2002 du festival du théâtre amateur. Si certains ne voient en lui qu'une occasion de rencontres entre artistes venus d'horizons divers, d'autres en revanche préfèrent le qualifier de véritable institution qui a su préserver l'essence même du 4e art. Loin des contingences de la campagne pour les candidatures et loin des yeux des coulisses, le public est aujourd'hui convié à se mettre sous la dent le spectacle d'une troupe venue de Miliana et une autre venue de Tunisie. Kaki et Didène se sont donné rendez-vous sur les planches de ce festival, tout comme au bon vieux temps, le temps où le théâtre avait droit de cité.