Rendez-vous Mostaganem, ville côtière, accueille, chaque année depuis 1968, le Festival d?arts dramatiques, des rencontres théâtrales initiées par Ould Abderrahmane Kaki, dont le dessein est de promouvoir ce genre artistique et de faire connaître et valoir de jeunes talents. Chaque année, le Festival est au rendez-vous. Il se trouve cependant que cette année, la manifestation, qui en est à sa 36e édition, a failli ne pas avoir lieu en raison des contraintes financières. La tutelle «refusait, pour des raisons politiques», selon les organisateurs, d?allouer un budget pour son organisation. La direction du Festival n?a pu obtenir du ministère de la Culture que 80 millions de centimes, une enveloppe qui, jusque-là, n?est toujours pas encaissée. C?est toutefois grâce à l?apport de l?établissement Arts et Culture et de l?Office national des droits d?auteur, ainsi qu?à la contribution de la wilaya (200 millions de centimes) et de l?APC de Mostaganem (150 millions de centimes) que le Festival s?est tenu, cependant avec des dettes. «Nous sommes redevables de 250 millions de dinars», déclare Djamel Bensaber, directeur du Festival. Mais malgré ces difficultés, le Festival a eu lieu, bien que le nombre de participants ait été sensiblement réduit, et la direction s?est montrée très satisfaite. «Le déroulement du Festival dans de pareilles conditions est considéré comme une réelle réussite», ajoute M. Bensaber. Sept associations et coopératives théâtrales de la région ouest du pays, ainsi qu?une troupe de Guelma, ont participé à cette 36e édition du Festival d?arts dramatiques de Mostaganem ; aucune troupe étrangère n?était présente, pour des raisons d?ordre matériel. «S?il n?y avait pas de troupes étrangères, comme l?année dernière, lors de cette édition, c?est parce qu?on ne pouvait pas les prendre en charge. La forte participation de troupes de l?ouest du pays n?est pas due au régionalisme, comme certains ont pu le penser, mais seulement parce que les formations du Centre et de l?Est ne se sont pas présentées aux présélections. Certaines troupes se sont engagées à venir au Festival, mais ensuite elles se sont désistées. D?autres n?ont pas été retenues parce qu?elles ne répondaient pas au niveau voulu par le jury», explique Djamel Bensaber. A sa création, le festival de Mostaganem était appelé «Festival d?art dramatique» ; il est devenu ensuite «Festival national du théâtre amateur». Mais la direction a établi une plate-forme, en 1998, de ce qui devrait être le Festival national du théâtre amateur de Mostaganem, désormais organisé en tant que «Festival international du théâtre d?art dramatique». Dans ce contexte, Djamel Bensaber dit qu?il n?y a pas de théâtre amateur ou de théâtre professionnel, qu?il y a seulement un seul théâtre, bon ou mauvais. Il y a ceux qui font du théâtre leur métier, l?on parle alors de professionnalisme, d?autres le font par passion, c?est le théâtre amateur. Depuis quelques années, suite à la plate-forme adoptée en 1998 qui avait pour objectif de définir les grands axes des actions futures et de fixer, en conséquence, les opérations à réaliser, la direction du Festival s?est inscrite à la fois dans le sens de la continuité et de l?innovation. Ces opérations programmées visent à intensifier les activités au niveau euroméditerranéen, dans le cadre d?un partenariat avec l?Institut international du théâtre méditerranéen, l?Association internationale du théâtre amateur et l?Union maghrébine du théâtre. Elles prévoient également une coordination étroite avec toutes les institutions nationales concernées, l?organisation de festivals régionaux pour une sélection judicieuse des troupes représentant l?Algérie, la célébration de certains événements et hommages à des personnalités ayant marqué le théâtre algérien, la réhabilitation de la formation et sa valorisation par l?organisation de colloques, conférences, ateliers, stages? d?un niveau élevé. La direction du Festival veut le promouvoir au niveau international et le hisser sur le plan artistique. La plate-forme a tracé un plan de travail qui s?étale sur une durée de cinq années (2001-2005) et, en 2005, une autre plate-forme sera établie pour la même durée. Le comité d?organisation sera alors renouvelé, et une autre direction sera mise en place. «Le festival de 2005 sera grandiose», prédit Djamel Bensaber.