Les familles, désormais, n'auront plus qu'à «casquer» et envoyer au tapis, fatigue et soucis. Saison des mariages par excellence, l'été est là pour réveiller le son de la traditionnelle zorna, et ressusciter les nuits folles des mariages et autres fêtes. Contrairement à l'été 2001 qui a enregistré une baisse sensible, cette année, Béjaïa revit au rythme des soirées de chaâbi et disc-jockey. La nouveauté pour cette saison réside dans les nouvelles salles de fêtes équipées et qui proposent pour la circonstance, de multiples services (mobilier, serveurs, gâteaux, banquet, salon de coiffure, disc-jockey, cameramen, etc.). Les préparations de dernière minute ne sont plus de mise, puisque les gâteaux sont le plus souvent commandés chez des patissiers spécialisés ou des au foyer qui vous proposent la confection de gâteaux traditionnels et spécial fête à des prix plus ou moins abordables. De nos jours, tout est payable rubis sur l'ongle, mais au moins le service est à la hauteur de la dépense. Les salles des fêtes, réservées des mois à l'avance, semblent l'apanage de la plupart des familles qui reçoivent un grand nombre d'invités. Parfois, Lorsqu'il s'agit d'un mariage, les familles s'unissent pour louer une même salle, et se partagent les dépenses et l'organisation (encore une formule économique toute trouvée). Dans une salle de fêtes, où nous avons été invités, nous avons surpris l'empressement des serveurs à assurer un service impeccable, avec une organisation sans faille. Pour commencer, un jus ou une limonade sont proposés avec une pâtisserie. Une heure plus tard, c'est le traditionnel café au lait accompagné de différents gâteaux disposés élégamment sur des tables agréablement fleuries. Après quelques danses, un thé et des salés sont proposés. Le disc-jockey, lui, se surpassera dans l'art de faire danser une foule avide de divertissements. Plus tard, c'est un orchestre qui le remplacera. Enfin, la mariée fait son apparition accompagnée de demoiselles d'honneur, splendide dans une belle robe constantinoise, gracieuse et mignonne à souhait, éventail et pochette dorée dans une main, bouquet de fleurs dans l'autre, le sourire ne la quitte plus malgré la fatigue. Caftan, gandoura, robe kabyle et burnous, sari, karakou... toutes ces toilettes nous font penser à un défilé de mode. Des glaces sont servies...heureusement que la salle est climatisée. Des retouches à sa coiffure scintillante et à son maquillage, et revoilà notre mariée qui réapparaît dans une ravissante robe blanche. Son mari vient la rejoindre pour les photos. Ici aussi, la formule est toute trouvée par la salle: un photographe est toujours sur place, tandis que le cameraman continuait son interminable tournée. La présentation des toilettes prit fin à une heure tardive de la nuit. La mariée ne souriait plus. Quelques larmes sont versées, et c'est d'un air triste qu'elle quitte la salle au bras de son époux, accompagnée par la famille jusqu'au véhicule de la mariée spécialement décoré. Dernières embrassades, dernières recommandations, et les meilleurs voeux pour une heureuse destinée. Avant de quitter les lieux, nous sommes conviés à un copieux dîner composé de plats savoureux et, tradition oblige, le fameux couscous. A la sortie, des serveurs en costumes et noeuds papillons offraient dans un dernier geste des petites corbeilles de gâteaux et de dragées. Une manière toute conviviale de dire au revoir aux invités.