Une exposition du peintre surréaliste Bekhti Abderrah-mane, artiste autodidacte, a été inaugurée mercredi soir à la Cybergalerie d'Alger. Comprenant une vingtaine de toiles ainsi que des gravures traitées à la technique de l'encre de Chine, cette exposition présente un éventail de thèmes inspirés d'émotions humaines. Le tout exprimé par des oeuvres dégageant des sensations ésotériques que tout homme aurait ressenties au moins une fois dans sa vie. Colère, angoisse, sérénité, peur, solitude, espoir, pour ne citer que ces quelques sentiments, apparaissent tous, au fur et à mesure que le visiteur passe d'une toile à une autre, de par les regards des personnages qui donnent l'impression qu'ils portent un secret à confier, ou encore à travers des formes et des couleurs qui créent un climat empreint d'une sorte d'intimité. Fécondité, Terre d'asile, Méditerranée, La Pomme ou Le Temps, sont les intitulés de quelques toiles du plasticien Bekhti Abderrahmane, dont le parcours artistique remonte à plus d'une trentaine d'années d'efforts, de recherche et surtout d'une inspiration puisée, notamment de la magie que recèle les paysages naturels de la ville côtière de Cherchell où il est né. Pour lui, l'artiste surréaliste est «un artiste doté d'un esprit marginal. Il observe le déroulement de la vie et le passage du temps, mais qui demeure préoccupé par les contradictions de la vie. L'artiste c'est un médiateur entre l'extrême matérialisme et l'extrême spiritualisme». Il affirme qu'il fait partie de cette catégorie d'artistes. Selon lui, les sensations «n'ont pas de couleurs ni de formes. Il n'y a que l'artiste qui peut leur en donner». «L'amour et l'affection sont la pierre angulaire de l'équilibre de l'humanité. Mon rôle est de tenter d'assurer cet équilibre et prouver, à travers mes toiles, que le bonheur n'est pas trop loin mais plutôt très accessible», confie-t-il. «L'artiste de par sa nature, est un trait d'union entre le spirituel et le matériel. L'homme moderne est en train de passer à côté du vrai bonheur sur terre en ne se consacrant qu'aux choses matérielles, alors que le vrai sens de la vie c'est d'aimer et faire le bonheur des autres», estime-t-il.