Un cadre algérien du groupe canadien SNC Lavallin a été kidnappé, lundi dernier en début de journée, alors qu'il se rendait à son lieu de travail le barrage Koudiet Asserdoun. N'ayant pas rejoint son poste, ses collègues ont vainement essayé de le joindre pour s'enquérir de sa santé. Les parents confirment son départ comme à l'accoutumée. En début d'après-midi, il est annoncé que l'intéressé aurait été victime d'un enlèvement commis par trois individus. Ils auraient accosté la victime, exigeant qu'il monte avec eux dans la voiture qui a pris une direction inconnue. Selon des recoupements, c'est sur la route reliant la base-vie au chantier de Koudiet Asserdoun, dans la daïra de Lakhdaria, que l'ingénieur serait tombé nez à nez avec ses ravisseurs. Jusqu'à la matinée d'hier, aucune demande de rançon n'a été émise. Aucun contact n'a été noué avec les ravisseurs. Les services de sécurité ont ouvert une enquête. Rappelons que le groupe canadien qui a en charge le transfert des eaux depuis les barrages de Tilesdit et Koudiet Asserdoun vers les willayas de M'sila au sud et de Tizi Ouzou au nord, a fait l'objet en mai 2008, d'un attentat kamikaze qui avait fait 12 morts parmi les personnels algériens. Le Gspc qui, par le passé, avait fait de la région située en aval du mont Zbarbar, une zone de repli, a perdu la maîtrise du terrain. Pendant des années, la phalange Al Farouk a imposé son diktat sous la houlette du sinistre émir Doukmir, alias cheikh Abderrahmane, qui était à la tête de cette entité du Gspc depuis l'année 2000. Doukmir est un ancien sous-officier parachutiste de l'ANP, et est considéré comme conseiller militaire au sein de l'Aqmi. Il a rejoint les rangs du GlA en 1993 puis ceux du Gspc vers la fin des années 1990, aux côtés de l'ex-numéro un, Hassan Hattab. Ayant perdu toute couverture idéologique et politique, n'étant plus soutenu et devant les coups de boutoir des forces de sécurité, la nébuleuse intégriste, affiliée à la sinistre Aqmi, aurait opté pour le kidnapping.La technique est une caractéristique d'Al Qaîda puisque les exemples de par le monde sont nombreux avec l'enlèvement récent de deux journalistes français en Afghanistan, et d'Allemands au Sahel. Cet acte confirme l'alliance tacite et naturelle entre le terrorisme et le grand banditisme.