Les blouses blanches persistent dans leur refus, notamment après le décès suspect d'un médecin vacciné à Sétif. La potion magique de Saïd Barkat ne fait pas recette. En dépit de la mort de 47 personnes et la contamination de 746 autres, la campagne de vaccination contre la grippe A n'arrive pas à décoller à Oran. Aussi bien le corps médical et paramédical que les femmes enceintes ne veulent se faire piquer. «Seulement une quarantaine de médecins ont été vaccinés alors que le personnel exerçant au niveau des différentes structures sanitaires est estimé à plusieurs centaines de médecins et infirmiers», indique-t-on. Ainsi, et contrairement à ce qui était attendu, la campagne de vaccination, lancée en grande pompe au niveau national, connaît un début timide à Oran, pour ne pas dire dans l' indifférence. «Il n'y a pas grande affluence», déplore-t-on au niveau de centres de vaccination. Le corps médical et paramédical, devant profiter en priorité et en urgence du vaccin, semble désintéressé. «Se faire injecter conre ma volonté peut constituer un risque pour ma santé» a affirmé un infirmier qui fui, les appels de sa direction exhortant les blouses blanches à se rendre aux structures de vaccination. Au CHU d'Oran, les blouses blanches persistent dans leur refus, notamment après le décès suspect d'un médecin vacciné à Sétif. Malgré les assurances du ministère de la Santé, écartant tout lien pouvant exister entre le décès et le vaccin administré, la tendance se complique davantage après que le même département a laissé planer le doute en signalant que les analyses prélevées sur le corps du décès sont en cours. Pourquoi attend-on aussi longtemps pour rendre publics les résultats des analyses si le vaccin n'est pas mis en cause? s'interroge-t-on. Par ailleurs, les femmes enceintes se sont mises de la partie pour boycotter la campagne de vaccination. «Plusieurs femmes enceintes, concernées en priorité, par le vaccin se sont rétractées à la dernière minute.» L'inquiétude persiste, notamment depuis que le chargé de communication du ministère de la Santé a souligné qu'aucun plan de rechange n'est prévu. La wilaya d'Oran a bénéficié de quelque 7000 doses de vaccin. Jusqu'a hier, seulement un taux ne dépassant pas 0,05% a été utilisé.