Les techniciens sont unanimes à dire que le premier match dans une phase finale est déterminant. C'est donc le cas, ce soir à 20 heures à Luanda, pour l'Angola, le pays organisateur et le Mali, le premier de ses adversaires, dans cette Coupe d'Afrique des nations qu'organisent les Angolais. Quarts de finaliste de la CAN en 2008, les Palancas Negras angolaises, qui se sont préparés au Portugal durant plus d'un mois, pour fuir la pression locale, n'ont pas droit à l'erreur d'autant qu'ils jouent devant leur public. Ce public qui est considéré comme une arme à double tranchant: soit qu'il constitue un avantage sur le plan soutien, soit un inconvénient sur le plan pression. Et tout dépendra donc de l'état d'esprit des joueurs sur le terrain. L'Angola mise donc sur ce public et sur les joueurs dont Mantorras (Benfica) et Manucho (Valladolid), pour éviter d'être éliminée d'entrée comme ce fut le cas pour la Tunisie en 1994 en qualité de pays organisateur. Il ne faut surtout pas oublier que le Mali se présente avec la prétention de jouer carrément le titre africain comme l'a si bien précisé le coach de cette sélection des Aigles, le Nigérian Stephan Keshi: «Je sais que nous ne sommes pas parmi les favoris de la Coupe d'Afrique, mais nous sommes confiants que cette équipe puisse aller aussi loin que la finale.» Et au meilleur buteur de cette équipe malienne, Kanouté, d'abonder dans le même ordre d'idées: «Nous avons raté la qualification au Mondial -2010. Nous n'avons plus droit à l'erreur en Angola. Nous sommes dans l'obligation de réussir une bonne CAN et aller le plus loin possible dans cette compétition.» Côté blessés, Keshi annonce: «Je récupère les blessés. Frédéric et Seydou reviennent après avoir connu des pépins, tout comme Samassa. Momo Sissoko est aussi de retour. Il sera apte pour la phase finale. Je fais confiance au groupe même si jusqu'ici je ne comprends toujours pas l'attitude de Drissa Diakité qui a préféré nous quitter pour des raisons personnelles, alors qu'il a bel et bien sa place dans l'effectif.» Mais pour le moment, le Mali de Seydou Keita et Kanouté peut bien rêver de quarts de finale et améliorer par la suite ses performances de 2002 et 2004, lorsqu'il avait fini à la quatrième place. Les stars européennes du Mali, qui se sont qualifiées modestement malgré les 8 buts de Kanouté, comptent bien sur leur attaquant sévillan ainsi que le Madrilène Mahamadou Diarra et le Turinois Momo Sissoko. Elles peuvent espérer passer les poules pour la première fois depuis 2004. Côté angolais, Flavio et Stelvio sont incertains pour ce match d'ouverture: l'attaquant Flavio s'est blessé lors du match amical contre la Gambie (1-1), disputé au Portugal alors que le milieu défensif Stelvio s'est blessé pendant une autre rencontre amicale contre l'Estonie (0-1). C'est ma principale préoccupation de savoir si Flavio sera en mesure de jouer dimanche, a expliqué mardi Manuel José, l'entraîneur des «Palancas Negras», car précise-t-il: «Lui, ainsi que Stelvio, sont des membres importants de notre équipe, car nous n'avons pas de star, et nous avons besoin de tous nos éléments clés pour que notre collectif fonctionne. Nous allons débuter le tournoi contre le Mali, un autre adversaire coriace. Cependant, je reste confiant et optimiste. Nous allons nous qualifier au second tour. L'Angola doit être forte pour espérer aller très loin dans cette Coupe d'Afrique.» Pour encourager les joueurs du coach Manuel José, le président de la Répuplique angolaise, M.José Eduardo dos Santos, qui a assisté à une séance d'entraînement de l'équipe, déclare: «Après le but atteint, celui d'avoir la CAN chez nous, nous ne devons pas gaspiller les chances.» Lors d'une séance tenue à huis clos, José Eduardo dos Santos a félicité les joueurs, un à un, tout en leur lançant quelques mots d'encouragement. Après les mots d'encouragement sur la pelouse du stade Juin 22, le président a également saisi l'occasion de montrer ses talents d'ancien joueur de football pour les athlètes et le staff de la sélection. Et c'est donc parti pour cette CAN 2010.