Toute tentative d'accès à l'intérieur de l'enceinte était systématiquement interdite par les protestataires. Un mouvement de protestation a été initié hier par 40 sous-traitants de l'entreprise chinoise, Citic-Crtc, en charge de la réalisation du tronçon de l'autoroute Est-Ouest. Pour ce faire, les protestataires ont mobilisé 300 camions de gros tonnage et plusieurs dizaines d'engins, bloquant ainsi tous les accès menant à la base-vie chinoise d'Oran, sise près de Zaghloul, à 50 km au sud d'Oran. «A chaque fois que nous revendiquons notre dû, les responsables du groupe Citic-Crtc s'ingénient à fuir leurs responsabilités tout en occultant nos droits», a dénoncé un chauffeur d'un camion de gros tonnage qui a pris part au rassemblement de protestation. Décidément, rien ne va plus entre le groupe Citic-Crtc et ses partenaires locaux constitués en majeure partie de prestataires de différents services spécialisés dans la location d'engins et de camions pour chantiers. Toute tentative d'accès à l'intérieur de l'enceinte était systématiquement interdite par les protestataires. Le ton était à la colère. La tension montait. La dénonciation était articulée autour des pratiques jugées contraires à l'éthique régissant le partenariat. «Ces Chinois ne respectent pas les délais de paiement de leurs redevances», se sont révoltés plusieurs propriétaires d'entreprises de location d'engins et de camions. Ces derniers ont promis de revenir de plus belle à la charge en cas d'éventuelles lenteurs des responsables du groupe chinois quant au règlement, immédiat, définitif et à l'amiable du différend opposant les deux parties. Cette action a été décidée quelques jours après que le groupe Citic-Crtc ait été informé par les sous-traitants que des mesures radicales seront prises contre les lenteurs des modalités de paiement. Selon les protestataires, les factures, impayées depuis septembre 2009, sont estimées à 400 millions de dinars. Ce n'est pas la première fois que les sous-traitants, mécontents, montent au créneau pour exiger la régularisation de leur situation financière vis-à-vis du groupe chinois. Le mouvement lancé peut porter un sacré coup quant aux délais de réalisation du tronçon ouest de l'autoroute. C'est pourquoi, les responsables chinois ont, dès la matinée d'hier, ouvert les premiers rounds de négociation avec les représentants de leurs partenaires locaux. «Ils sont en réunion depuis ce matin autour d'un seul point inscrit à l'ordre du jour, trouver un consensus commun qui arrange les deux parties belligérantes», a affirmé un cadre chinois, expliquant que le règlement des situations financières des sous-traitants, est tributaire de la perception du dû du groupe après l'achèvement de chaque tranche de travaux.