La mesure dite de peine alternative entrant dans le cadre de la réforme de la justice et de la lutte contre la récidive, commence à avoir une certaine application à travers le territoire national. «Pratiquement tous les tribunaux ont commencé à prononcer des peines d'utilité publique, d'après les rapports des procureurs généraux», a déclaré, hier, le directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (Dgapr), Mokhtar Fellioun. «Aujourd'hui on veut inciter les 22 départements ministériels représentés dans le comité à contribuer davantage à l'application de cette mesure en faveur des délinquants non dangereux. De sorte que le juge d'application des peines aura plus de possibilités d'insertion et d'orientation des détenus», a indiqué le même responsable. Si les détenus sont orientés actuellement vers les services administratifs, en revanche, les pouvoirs publics comptent élargir l'orientation vers le secteur économique et même le domaine associatif. Pour l'année en cours, «il est projeté d'employer les détenus dans le reboisement, notamment dans les régions des Haut-Plateaux». La deuxième réunion du Comité interministériel de réinsertion sociale des détenus a été consacrée à l'évaluation du bilan d'application des recommandations élaborées lors de la session de fin mai dernier. «Sur 13 recommandations, 10 seulement ont été plus ou moins appliquées», a révélé Mokhtar Fellioun. Dans ce contexte, il est relevé que près de 80% de la population carcérale bénéficie des programmes de formation professionnelle et de l'enseignement scolaire. Pour rappel, dans le cadre de l'accompagnement de l'administration pénitentiaire dans sa refonte, le Pnud a initié en janvier 2003 un projet d'appui à la modernisation du secteur pénitentiaire. Il s'agit de l'introduction de nouveaux mécanismes de soutien aux détenus, un renforcement des compétences des personnels intervenants et une amélioration de l'état des structures d'accueil dont l'enveloppe est estimée à 17 millions d'euros. Dans cette optique, une unité d'appui a été mise en place. La phase de la mise en oeuvre de ce projet, initié en étroite collaboration avec la direction générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion (Dgapr), sera lancée incessamment, selon le conférencier. Il a déclaré à la même occasion que le taux de récidive est de l'ordre de 41%. Enfin, le directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion a déclaré précédemment à la presse que l'administration pénitentiaire compte employer des prisonniers dans la réalisation de l'autoroute Est-Ouest.