Cette liste négative, établie par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie et les opérateurs économiques, est avalisée par le Premier ministre. Le ministère du Commerce a établi récemment, la liste de 1141 produits dont il veut obtenir l'interdiction à l'importation (liste négative) auprès des pays membres de la Zone arabe de libre-échange (Zale). Cette liste comprend plusieurs catégories de produits que l'Algérie veut interdire à l'importation de cette zone pour une durée de 3 à 4 années, précise M.Redouane Allili, conseiller du ministre du Commerce pour les questions de coopération. Il s'agit, notamment des filières de production que l'Algérie estime «prioritaires» méritant d'être protégées pour une durée déterminée telles que les produits de l'industrie agroalimentaire, les produits agricoles, le textile, papier et carton et l'électroménager. L'Algérie veut négocier cette liste lors du prochain Conseil économique et social (CES) de la Ligue arabe qui se tiendra en février prochain, ajoute M.Allili qui avance que ces négociations pourraient être reportées à la session de septembre 2010 puisque cette liste n'a pas été inscrite à l'ordre du jour de la réunion du mois prochain du CES. Concernant le bilan d'évaluation de l'adhésion de l'Algérie à la Zale, il estime trop tôt de faire une appréciation objective de l'impact de cette adhésion. Cependant, les importations de l'Algérie auprès de la Zale sont passées de 3% de ses importations globales en 2008 à 4% sur les dix premiers mois de l'année 2009 (année de la mise en oeuvre de l'accord de la Zale). Elles sont passées de 1,05 en 2008 à 1,37 milliards de dollars pour les dix premiers mois de 2009. Tandis que les exportations algériennes vers cette région ont connu une nette baisse de 2,18 à 1,04 milliard de dollars pour les mêmes périodes. Concernant les barrières non tarifaires rencontrées par les exportateurs nationaux, certains problèmes s'étaient posés au départ, selon M.Allili qui cite le cas de la Libye qui exigeait des opérateurs algériens d'authentifier le certificat d'origine des produits par les services consulaires libyens en Algérie. Ce qui a obligé l'Algérie à appliquer, durant la mise en oeuvre de cette mesure, le principe de la réciprocité sur les produits libyens. En outre, les négociations sur les règles d'origine dans le cadre de cette zone butent sur certains groupes de produits tels que les textiles, les produits de minoterie, les préparations de viandes, les combustibles minéraux, les produits pharmaceutiques, les huiles essentielles, les détergents et les matières plastiques. L'Algérie revendique pour ces produits un critère de transformation substantielle se rapprochant, au minimum, de 70% de la valeur ajoutée afin de protéger certaines industries nationales susceptibles d'être menacées par cet accord. Alors que les pays du Golfe militent pour le maintien d'un taux de 40%, tel qu'il est prévu provisoirement dans le cadre de la convention de facilitation des échanges commerciaux.