Le blocage des Assemblées populaires de wilaya reprend de plus belle dans la wilaya de Tizi Ouzou. Après la remise en marche des affaires de la commune de Aït Aïssa Mimoun, suspendues depuis deux années consécutives, c'est le tour de Aïn Zaouïa et Agouni Gueghrane dans la daïra des Ouadhias. Depuis maintenant des mois, ces deux APC sont suspendues au bon vouloir des alliances purement partisanes et politiciennes. En effet, à Aïn Zaouïa, la majorité qui a pu constituer une assemblée vient de s'effriter pour des considérations purement tactiques et des intérêts de domination politicienne au niveau local. Des différends entre blocs partisans s'élèvent pour empêcher la bonne marche des affaires de la commune. Après d'intenses pourparlers, l'assemblée constituée de représentants du RCD, du FFS et de deux indépendants, vient d'être dissoute laissant place à une inertie totale. Les projets espérés par les populations devront par conséquent attendre le retour de la bonne entente entre ces tendances politiques qui ont toujours divergé sur tous les sujets. A Agouni Gueghrane, la situation n'est guère meilleure. Les affaires de l'APC demeurent encore en suspens en attendant un accord tacite entre les élus. Certaines délibérations sont suspendues à la réalisation de pactes entre les différents groupes dominants dans la région. Par ailleurs, les jeux de clans locaux ne sont pas spécifiques à la daïra des Ouadhias. D'autres communes ont, en effet, connu des blocages qui ont duré parfois des années. Dans ce registre, la commune de Aït Aïssa Mimoun est un exemple illustratif. Pendant deux années, l'Assemblée oppose un veto catégorique au président de l'APC arguant de la gestion individuelle de ce dernier. Le bras de fer ne sera levé qu'une fois le maire démis. La gestion des assemblées locales dans la wilaya de Tizi Ouzou, si elle répond plus à des intérêts claniques et partisans, ne se trouve pas bloquée pour des considérations uniquement politiques. Les questions d'intérêts pécuniaires sont souvent à l'origine de ces conflits. Le flou entoure souvent la gestion des budgets alloués aux projets de développement local. Seule l'implication effective des populations peut venir à bout de ces entraves qui ont souvent des conséquences néfastes sur l'intérêt général. C'est là aussi une mise à nu de l'échec non encore consommé de la démocratie prônée par les partis politiques dits implantés dans la région.