Américains et Européens demeurent en pointe pour demander de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran, déjà visé par plusieurs résolutions de l'ONU. Les six pays chargés du dossier nucléaire iranien se retrouvaient hier soir à New York, alors que la Chine, l'un d'entre eux, continue de se montrer réticente à de nouvelles sanctions. Pékin n'enverra qu'un diplomate de second rang à cette réunion du groupe composé des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Etats-Unis, France, Russie, Royaume-Uni) et de l'Allemagne. Selon une source diplomatique à l'ONU, rien de spectaculaire ne devrait sortir de ces retrouvailles, après des mois d'efforts infructueux et la pause des fêtes. «La réunion de (samedi) est utile et importante», a plaidé Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat, même si, a-t-il ajouté, «je ne m'attends pas à ce qu'une décision particulière sorte de cette réunion». Américains et Européens demeurent en pointe pour demander de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran, déjà visé par plusieurs résolutions de l'ONU, et toujours soupçonné de développer des capacités militaires sous couvert d'un programme nucléaire civil. La Chine, qui entretient des liens économiques étroits avec l'Iran, prône, en revanche, la poursuite du dialogue, rejointe dans une certaine mesure par la Russie. Le régime des ayatollahs et du président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad, a joué au chat et à la souris avec la communauté internationale après la révélation en septembre de l'existence d'un second site d'enrichissement d'uranium. A l'automne, Téhéran a d'abord paru accepter une offre de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) de faire enrichir à l'étranger une partie de son uranium, avant de faire marche arrière. Les Six continuent depuis de poursuivre officiellement les «deux voies» du dialogue et de la menace de sanctions. Mais Washington est engagé dans d'intenses efforts diplomatiques pour promouvoir la seconde «voie» et préparer un ensemble de sanctions. Celles-ci viseraient en particulier les intérêts économiques des Gardiens de la Révolution. L'objectif est d'affecter le moins possible les Iraniens ordinaires et de ne pas s'aliéner l'opposition, sur laquelle les Occidentaux fondent de grands espoirs après la réélection contestée de M.Ahmadinejad en juin 2009. Ces efforts paraissent pour l'instant infructueux. La semaine dernière, l'ambassadeur chinois aux Nations unies a de nouveau jugé prématurée l'adoption de nouvelles sanctions contre l'Iran, estimant que la diplomatie avait encore son mot à dire pour amener la République islamique à coopérer sur son programme nucléaire. Présidente en exercice du Conseil de sécurité de l'ONU pour janvier, la Chine a aussi décidé, sans donner d'explication, d'envoyer un diplomate de second rang à la réunion d'hier. Les représentants des autres pays seront les directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères, c'est-à-dire des diplomates de très haut rang.