Réunis samedi dernier à New York pour discuter du dossier du nucléaire iranien, les représentants des six pays qui en sont chargés, à savoir la Chine, les Etats-Unis, la France, la Russie, l'Allemagne et le Royaume-Uni, se sont séparés sans décision précise contre le pays dirigé par Ahmadinedjad. Cette réunion du groupe composé des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'Allemagne s'était ouverte peu après 12h00, heure locale (17h00 GMT) à la mission de l'Union européenne à New York. Elle a été précédée d'une réunion des quatre pays occidentaux. «Nous n'avons pas pris de décision. Nous avons passé en revue le dossier. Nous avons entamé un nouveau chapitre», a indiqué aux journalistes, à l'issue de la réunion, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov. Ce dernier a rappelé que son pays a toujours été favorable aux deux voies, celle du dialogue et celle des menaces de sanctions. Il reconnaîtra néanmoins qu'il a surtout été question de la «deuxième voie». En plus de la Russie, faut-il le rappeler, la Chine s'est toujours montrée réticente face à cette option. De son côté, le numéro trois du département d'Etat américain, William Burns, a estimé que les discussions avaient été «utiles». «La réunion de [samedi] est utile et importante», avait plaidé, de son côté, Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat. Mais «je ne m'attends pas à ce qu'une décision particulière sorte de cette réunion», avait-il ajouté. Américains et Européens demeurent en pointe pour demander de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran, déjà visé par plusieurs résolutions de l'ONU, et toujours soupçonné de développer des capacités militaires sous le couvert d'un programme nucléaire civil. Hier, l'Iran a réagi en estimant juger «naturel» l'«échec» de la réunion du groupe des Six. «[…] La solution est que ce groupe reconnaisse les droits nucléaires de l'Iran», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, cité par l'agence officielle Irna. En septembre dernier, rappelons-le, la communauté internationale apprenait l'existence d'un second site d'enrichissement de l'uranium dans le pays. A l'automne, Téhéran avait d'abord paru accepter une offre de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de faire enrichir à l'étranger une partie de son uranium, avant de faire marche arrière. Les Six continuent, depuis, de poursuivre officiellement les «deux voies» du dialogue et de la menace de sanctions. Mais Washington est engagé dans d'intenses efforts diplomatiques pour promouvoir la seconde «voie» et préparer un ensemble de sanctions. Celles-ci viseraient en particulier les intérêts économiques des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime. L'objectif est d'affecter le moins possible la population iranienne et de ne pas s'aliéner l'opposition, sur laquelle les Occidentaux fondent de grands espoirs après la réélection contestée de M. Ahmadinejad en juin 2009. R. I.