Les six pays chargés du dossier nucléaire iranien se sont réunis samedi dernier à New York sans prendre aucune décision mais ont commencé à envisager de nouvelles sanctions contre l'Iran. “L'examen de nouvelles mesures a commencé”, a indiqué aux journalistes Robert Cooper, directeur politique du Conseil de l'Union européenne, à l'issue de cette rencontre. Cette réunion du groupe composé des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Etats-Unis, France, Russie, Royaume-Uni) et de l'Allemagne s'est ouverte à 12hlocales (17h00 GMT) à la mission de l'Union européenne à New York, et s'est achevée un peu plus de deux heures après. Elle a été précédée d'une réunion des quatre pays occidentaux. “Le groupe reste uni et engagé dans l'approche des ‘deux voies' (dialogue et menaces de sanctions), ce qui signifie que nous continuerons à chercher une solution négociée”, a dit M. Cooper, qui présidait la réunion de samedi. “Mais l'examen de nouvelles mesures (sanctions) a aussi commencé”, a-t-il ajouté ensuite. La Chine, réticente à l'idée de sanctions, n'avait envoyé qu'un diplomate de second rang. “Nous n'avons pas pris de décision. Nous avons passé en revue le dossier”, a indiqué le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov. “Nous avons entamé un nouveau chapitre”, a-t-il ajouté. “La Russie a toujours été favorable aux ‘deux voies'” - dialogue et menaces de sanctions -, a-t-il rappelé, tout en reconnaissant qu'il avait surtout été question de la “deuxième voie”- les sanctions- samedi. De son côté, le numéro trois du Département d'Etat américain, William Burns, a estimé que les discussions avaient été “utiles”. Rien de spectaculaire n'était attendu de ces retrouvailles, après des mois d'efforts infructueux et la pause des fêtes. Américains et Européens demeurent en pointe pour demander de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran, déjà visé par plusieurs résolutions de l'ONU, et toujours soupçonné de développer des capacités militaires sous-couvert d'un programme nucléaire civil. La Chine, qui entretient des liens économiques étroits avec l'Iran, prône en revanche la poursuite du dialogue, rejointe dans une certaine mesure par la Russie. Régissant à cette rencontre, l'Iran a jugé hier “naturel” l'“échec” de la réunion. “L'échec de la réunion du groupe des Six est naturel (...) la solution est que ce groupe reconnaisse les droits nucléaires de l'Iran”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, cité par l'agence officielle Irna. “Certains pays comme la Chine ne croient pas à une approche négative et aux sanctions”, a-t-il souligné.