Plusieurs routes ont été fermées à la circulation. Les citoyens de Timizart Loghbar ont fermé, pour la deuxième journée consécutive, la RN 72 à la circulation, hier dans l'après-midi. La méthode forte utilisée par les pouvoirs publics, qui ont dépêché des brigades antiémeutes pour disperser les villageois, ne semblait pas porter ses fruits. Pour la deuxième journée, les jeunes en colère ont réinvesti le lieu-dit Pont de Bougie, proche de leur village, pour remettre au goût du jour les mêmes revendications exprimées la veille. A l'aide de barricades et de pneus brûlés, ils ont bloqué la route desservant toute la région nord de la wilaya de Tizi Ouzou. Un peu plus loin la route reliant la commune de Boudjima à Tizi Ouzou a été fermée pour quelques heures de la matinée d'hier pour des raisons différentes. Un différend sur les horaires et les arrêts a conduit des transporteurs à bloquer l'accès à la ville des Genêts à leurs camarades de la même commune et de la même corporation. Ils ne rouvriront le chemin que vers midi permettant, ainsi à la population de rejoindre son lieu de travail. A Timizart Loghbar, village pourtant relevant de la commune de Tizi Ouzou, les villageois réclamaient la réfection de la piste qui dessert leur localité. Les jeunes surtout, reprochaient aux autorités le laisser-aller qui dure depuis des années. Ce grand bourg demeure, en effet, enclavé vu l'état de ses pistes, bien qu'il soit tout près de la ville de Tizi Ouzou. Il n'est distant du chef-lieu de la wilaya que de cinq kilomètres. Parallèlement à l'état déplorable des routes, Timizart Loghbar, village d'une grande densité populaire, souffre du manque de réseaux d'assainissement et d'eau potable. Situés à proximité du plus important axe routier de la wilaya, ses rejets d'eaux usées se déversent cycliquement sur la chaussée bloquant souvent la circulation automobile. Enfin, si les populations de Timizart Loghbar ont recouru à des actions qui dérangent sans nul doute, la quiétude des usagers de la route, il n'en demeure pas moins que l'utilisation de la force publique ne trouve pas de justification. Un villageois dira d'ailleurs, à l'issue des échauffourées avec les éléments des forces de l'ordre, que les pouvoirs publics auraient dû utiliser cette force avec ces responsables insensibles aux doléances de leurs concitoyens. Il révélera, par voie de fait que leurs revendications ont été transmises à tous les services concernés, depuis des années, sans que cela ne semble intéresser une quelconque partie. N'est-ce pas ce manque d'écoute qui engendre ces actions?