La fièvre électorale bat son plein. Aujourd'hui, les bruits et les rumeurs qui meublent les discussions ne sont que candidatures, élections, sondages. Côté officiel, à ce jour, le service concerné de la wilaya révèle que 17 partis et 12 listes indépendantes se sont manifestés pour le retrait des formulaires d'engagement. Les tergiversations de certaines formations politiques présentes sur la scène locale ne sont pas d'ordre politique ou motivées par des considérations tactiques. L'abstention n'est pas dans l'air et si des formations se sont déclarées «out» pour le prochain rendez-vous électoral, c'est parce que tout simplement elles n'arrivent pas à trouver de candidats capables de porter à bras le corps leurs chances. Le FLN, qui a glané la majorité au cours des législatives et même en ayant l'embarras du choix pour constituer ses listes, a préféré tempérer les ardeurs des uns et des autres. La vieille garde, représentée par l'ancien chef de cabinet du wali Bachir Frik, l'actuel mouhafedh, a jeté son dévolu sur la course à l'APW. La tentation de terminer sénateur a aiguisé bien des appétits et suscité autant de convoitises. Pour l'APC d'Oran, si l'unanimité s'est faite autour de Ahmed Benaoun pour mener la course, des interférences, attisées par des groupes occultes, ont tenté de briser l'harmonie de la liste constituée sur la base du triptyque: intégrité, compétence, sens du devoir. Plusieurs noms ont été utilisés comme ballon-sonde pour tenter de mesurer la vigilance des militants de base qui ont manifesté, à plusieurs reprises, leur rejet de certains noms éclaboussés par des scandales. Finalement, des noms comme le Dr Oussoukine pour Aïn El-Turck, Dif pour Oran, Ahmed Benaoun ou encore Aoued Mohamed ont rassuré ceux qui veulent confier l'APC à des compétences capables de s'impliquer dans la gestion du quotidien du citoyen et dans celle des affaires publiques. Le RND, quant à lui, éprouve d'énormes difficultés pour constituer ses listes. La purge qui avait suivi la débâcle des législatives et la gestion désastreuse des APC par ses élus ont joué un mauvais tour au parti de Ouyahia. Le frère ennemi du FLN s'est rabattu sur la méthode du «remplissage» pour dresser ses listes. Il a puisé dans l'effectif des élus actuellement en fin de mandat auxquels il a ajouté des militants de base sans véritable formation politique afin de constituer des listes pour les prochaines élections. La «trouvaille», concoctée par la commission de candidature n'est pas au goût de bon nombre de militants qui voient en elle une simple façon d'aborder les élections sans conviction politique. Le MSP vit la même mésaventure puisqu'il a toutes les difficultés du monde à constituer ses listes. Si au départ la commission de wilaya avait estimé qu'il lui était possible de «recruter» de potentiels candidats dans le vivier des associations qui gravitent autour du parti, l'idée a été vite abandonnée du fait de certaines contingences d'ordre organique liées à l'équilibre régional, l'âge, le sexe et le niveau d'instruction. Aujourd'hui, ce parti envisage sérieusement de «squatter» des listes indépendantes auxquelles il pense offrir son parrainage. Mais cette solution a ses limites et ses conséquences qu'il s'agira pour le parti de Nahnah de savoir gérer à l'avenir. Côté indépendants, pour le moment, les promoteurs des listes ont investi le domaine des comités de quartiers en espérant trouver des parrainages de formations politiques.