Des rassemblements sont prévus devant le siège du parti et des différentes mouhafadhas. Les cadres du FLN ne sont pas tendres vis-à-vis de leur direction. Les accusations pleuvent. Falsification de procès-verbaux des assemblées générales de préparation du 9e congrès, marginalisation des militants au profit de la mafia de l'argent. Tout y passe et la liste des reproches est encore longue. C'est un communiqué diffusé par la cellule centrale de suivi qui met le feu aux poudres. La cellule composée de dissidents, remet au-devant de l'actualité les problèmes qui rongent le parti. La cellule a tenu une réunion mardi dernier. Elle a regroupé les représentants de neuf wilayas (Blida, Alger, Médéa, Chlef, Tipasa, Djelfa, Bouira, Tizi Ouzou et Aïn Defla). L'objectif étant de débattre la situation du parti. Le constat est affligeant. «Rien ne va plus au FLN.» C'est le constat qui ressort de la réunion. Un ultime appel est lancé à Abdelaziz Belkhadem en vue de corriger le processus. Cette sortie intervient à quelques semaines de la tenue du congrès du FLN prévu en mars prochain. L'aile anti-Belkhadem compte peser de tout son poids afin d'amener la direction en place à revoir sa stratégie. Les résultats des dernières sénatoriales, qui ont vu un recul du FLN, sont parmi les arguments invoqués par les signataires du document. Ils veulent démontrer l'échec de la direction dans sa tentative de redresser la situation. «Nous avons multiplié les échecs depuis le fameux congrès réunificateur, parce que les dirigeants ont placé leurs intérêts avant ceux du parti», souligne le document signé par Arbouche Ahmed. Après les sénatoriales, le FLN est passé à une campagne de purge. Le parti a fait le ménage dans ses rangs. Plus d'une trentaine de militants ont été exclus pour avoir failli au règlement lors des élections sénatoriales du 29 décembre dernier. «Nous avons appliqué les instructions transmises par le secrétaire général», a confié un mouhafedh. Selon lui, cette opération d'assainissement a touché 20 wilayas. Le FLN est déterminé à en découdre avec ceux qu'ils qualifient d'indisciplinés. Il s'agit des élus locaux dont des présidents d'Assemblées de wilaya et de commune qui n'ont pu participer aux sénatoriales sous la coupe du parti. Certains, semble-t-il, sont impliqués dans des manoeuvres malsaines pour parvenir au Sénat. Ces derniers ont été écartés du parti. Lors de la réunion regroupant les secrétaires généraux des wilayas, le secrétaire général de l'instance exécutive, Abdelaziz Belkhadem, a donné le feu vert pour sanctionner «les insoumis». Abbas Mekhalif, Zidouk Abdelkader et d'autres cadres du parti, qui ont assisté à la réunion de la cellule centrale de suivi, promettent de chahuter les préparatifs du prochain congrès. Ils ont appelé, dans ce sens, les militants sincères à s'unir autour du parti «pour faire barrage à la fraude et arrêter la mascarade en l'absence de structure légitime». Parmi les actions préconisées, il y a l'organisation d'un congrès parallèle et l'organisation d'une journée de protestation dans les prochains jours. Des rassemblements sont prévus devant le siège du parti et les différentes mouhafadhas.
