Belkhadem qui, bien évidemment, tente de se faire réélire à la tête du parti, multiplie ses actions médiatiques et tente de s'imposer comme un acteur politique incontournable. Le congrès du FLN aura-t-il bien lieu le 19 mars? Au niveau des militants et de la base, la question persiste à quelques jours de la tenue de cet événement décisif pour le parti. Si au sommet, les responsables jouent l'assurance en affirmant qu'il n'existe aucune raison pour revoir cette date, de plus en plus de voix s'élèvent pour souhaiter l'ajournement du congrès à une date ultérieure afin «d'examiner tous les dossiers litigieux». Nous sommes loin bien évidemment de l'ambiance qui a prévalu à la veille du congrès «réunificateur», mais le malaise est là. Il témoigne surtout que le Front de libération nationale demeure un parti unique. Unique puisque les retombées de ses conflits internes dépassent souvent le territoire du parti. L'étiquette de pro-Benflis leur colle à la peau, même si l'ex-secrétaire général du parti n'est plus sous les feux de la rampe depuis son éviction à la tête du parti, les adversaires politiques de Belkhadem ne baissent pas les bras. En janvier, ils ont même menacé de tenir un congrès parallèle. Ces derniers qui se sont constitués en instance appelée «commission centrale de suivi», contestent la procédure d'élection des congressistes. Les accusations pleuvent. Falsification de procès-verbaux des assemblées générales de préparation du 9e congrès, marginalisation des militants au profit de la mafia de l'argent. Tout y passe et la liste des griefs est encore longue. La cellule composée de dissidents, remet au-devant de l'actualité les problèmes qui rongent le parti. Cette cellule qui est fortement présente dans plusieurs wilayas, comme Blida, Alger, Médéa, Chlef, Tipasa, Djelfa, Bouira, Tizi Ouzou et Aïn Defla, estime que «rien ne va plus au FLN». Des appels sont lancés à Abdelaziz Belkhadem en vue de corriger le processus. L'aile anti-Belkhadem compte peser de tout son poids afin d'amener la direction en place à revoir sa stratégie. Les résultats des dernières sénatoriales, qui ont vu un recul du FLN, sont parmi les arguments invoqués par la commission. «Nous avons multiplié les échecs depuis le fameux congrès réunificateur, parce que les dirigeants ont placé leurs intérêts avant ceux du parti», souligne le document signé par Arbouche Ahmed. Contacté par L'Expression, Abbas Mekhalif souligne qu «un bilan sera fait ce week-end sur l'opération d'élection des congressistes». Une démarche qui va déterminer les actions de «l'aile anti-Belkhadem». «Nous voulons que le congrès soit un terrain de conciliation. Une occasion pour faire le bilan et redresser la situation», précise notre interlocuteur. Pour cela, il faut que les congressistes émanent des urnes. Or, poursuit notre interlocuteur, «cela n'est pas toujours le cas». Au niveau des différentes mouhafadhas, la situation est plus que compliquée. Bouira se trouve sans mouhafadh. Celui de Annaba qui est sénateur, Mohamed-Salah Zitouni, a fait l'objet, jeudi, d'un retrait de confiance. Cette décision a été prise par l'écrasante majorité, à savoir par 113 sur les 155 membres des 19 kasmas que compte le parti du FLN dans cette wilaya, réunis en assemblée générale. Par ailleurs, les dissidents ou l'aile anti-Belkhadem, seront présents le jour du congrès. Certains de par leur présence dans les institutions élues, Assemblées locales, APN et Sénat, d'autres, à l'image de Abbas Mekhalif, ont réussi le pari de se faire élire par les assemblées générales. Ce n'est pas les quelques mesures prises par Belkhadem ces derniers mois, qui vont changer la situation. Il faut savoir que le FLN tente de faire peau neuve. Il compte renforcer ses rangs de jeunes compétences pour, dit-on, assurer la relève. Les jeunes et les femmes seront présents en force lors du 9e congrès. Un quota de 450 places pour les femmes et les jeunes. Belkhadem a procédé aussi à l'exclusion d'une trentaine de militants «indisciplinés» après les sénatoriales. Sur le plan politique, Belkhadem qui, bien évidemment, tente de se faire réélire à la tête du parti, multiplie ses actions médiatiques et tente de s'imposer comme un acteur politique incontournable. Sa dernière sortie remonte à la semaine passée. Belkhadem s'est désengagé du principe de la solidarité gouvernementale pour accueillir les syndicats grévistes du secteur de la santé et les assurer de son soutien. Belkhadem, représentant officiel du Président, a rompu avec les réserves officielles, en annonçant son soutien à la proposition de loi criminalisant le colonialisme français, déposée sur le bureau de l'APN. Il atteste qu «'elle suivra son acheminement le plus normalement du monde».