Les Black Stars ont pris rendez-vous avec le futur, à cinq mois du Mondial en Afrique du Sud. Après trois semaines de compétition, la 27e Coupe d'Afrique des Nations a sacré l'Egypte pour la troisième consécutive, le 7e de son histoire. Mission accomplie, aidée en cela par un arbitrage partial et qui demeurera la tâche noire de l'édition angolaise. A l'issue d'une rencontre très équilibrée mais pauvre en occasions de but, l'Egypte est venue à bout du Ghana grâce à un but de Mohamed Nagui dit «Gedo», meilleur buteur du tournoi avec 5 réalisations alors qu'il n'a jamais été titulaire, lequel a envoyé son équipe au paradis en marquant en fin de match son cinquième but dans cette CAN. Eliminée du Mondial sud-africain par l'Algérie, l'Egypte pourra toujours se consoler de ce titre. Certes, les Pharaons partaient largement favoris face à une équipe ghanéenne composée de jeunes loups, pétrie de talents à l'image de André Ayew le fils d'Abedi Pelé. Mais la classe biberon des Black Stars n'a pas démérité même si elle a encore beaucoup à apprendre. Le Ghana, qui attendait un nouveau sacre depuis 1982 et qui a dominé une bonne partie de la finale, échoue une nouvelle fois après avoir été sorti en demi-finales il y a deux ans lors de la CAN-2008 organisée sur son propre sol. Ce sont les Ghanéens qui engagent en proposant un rythme très rapide en ce début de rencontre. Au fil des minutes, on sentait de la vivacité et l'envie chez cette classe biberon des Black Stars du Ghana qui soignaient la relance et jouaient vite sans pour autant tromper la vigilance de la vieille garde égyptienne qui patientait sereinement. Passé le round d'observation, le match s'équilibrait avec des Egyptiens qui commencent à vouloir à imposer leur rythme devant pas toujours juste dans le dernier geste comme l'attestent les tentatives de Asamoah. Sentant le but au bout du pied, les Ghanéens tentent de faire plier le bloc égyptien en mettant beaucoup de pression, en essayant d'étirer les lignes défensives. C'est plaisant mais pas encore efficace. A la 23', Asamoah, dès vingt mètres, décoche une superbe frappe du gauche, El-Hadary effectue un bel arrêt, un petit rebond au dernier moment aurait pu le tromper. Les assauts se poursuivent et les Pharaons reculent et peinent à se projeter vers l'avant. Et c'est sur un score vierge que le référé, le Malien Koman Coulibaly, renvoie les deux équipes aux vestiaires. Une première mi-temps vive menée par des Ghanéens intéressants mais manquant de tranchant dans le dernier geste devant des Egyptiens solides en arrière mais pauvres en idées. Au retour ses double tenants du titre affichèrent leurs intentions offensives. Le match s'emballe et les cartons jaunes pleuvent, Opoku du Ghana, Moawad, Mohamadi et Gomoa pour l'Egypte. Soutenu par le public, le Ghana tenait son rang d'outsider face à une équipe égyptienne truqueuse et recroquevillée dans son camp. Le Ghana impose son rythme et fait plaisir à voir face à une équipe égyptienne qui commet énormément de fautes que M. l'arbitre sanctionne assez peu. Mais El-Hadary veille au grain. Alors qu'on s'acheminait vers les prolongations, Gédo, entré à la place de Meteab, après une-deux avec Zidan, s'infiltre dans la surface de réparation et trompe la vigilance de Kingson d'une superbe frappe brossée du droit qui trouve le petit filet intérieur ghanéen (85'). Une ouverture du score inespérée pour les Pharaons dominés. Certes, battue in extremis, la jeune équipe ghanéenne a de la ressource. Elle l'a démontré tout en long de la compétition.