Les habitants du village de Tizi El Korn, chef-lieu de la commune de Taourirt Ighil, dans la wilaya de Béjaïa, sont revenus à la charge hier. Ne décolérant pas, ils ont une nouvelle fois mis sous scellés le siège de leur commune exigeant «le départ sans conditions du président de l'APC» et «une commission d'enquête sur la gestion de la commune». Selon un villageois frondeur, il est reproché au premier magistrat de la commune, issu du même village, «une gestion douteuse» des affaires communales. Contacté hier par téléphone, le maire de cette localité n'était pas à son bureau. Il mettra, cependant cette action sur le compte de «quelques individus». «La fermeture de l'APC est l'oeuvre de quatre personnes et non du village Tizi El Korn», nous a-t-il déclaré en réaction à la manifestation du jour qui le vise en personne. Mohand Youcef, un des représentants du village, indiquait hier que «le siège demeurera de vigueur jusqu'à la satisfaction de nos revendications». La situation se corse dans la commune de Taourit Ighil. Le bras de fer engagé le 4 janvier dernier a repris de plus belle depuis hier. Les citoyens ne parlaient, hier, que du départ du premier magistrat de la commune. A l'unisson, ils mettaient en exergue toutes les insuffisances qui touchent de plein fouet leur quotidien. Point d'infrastructures sportives et culturelles, recrutements suspectés, une école primaire démolie. Quant à l'assainissement, l'éclairage public, le bitumage des artères du village, ils font défaut. Toute une plate-forme de revendications transmise depuis une semaine aux parties concernées dont la wilaya et la daïra. L'absence de réaction des collectivités locales autres que la commune, a provoqué dans un premier temps la colère de ces villageois qui sont passés, le début janvier, à l'action. En effet, le départ du maire figurait déjà en première position des exigences des villageois qui veulent également vérifier la gestion de leur commune. Cependant, ils suspendront rapidement le blocus du siège suite aux promesses d'intervention, a-t-on indiqué hier. Presque un mois après, rien n'est venu calmer les esprits. D'où ce retour à la charge, parti pour durer dans le temps, selon les dires des manifestants. Issu de la majorité FFS, M.Ali Saâd a eu, depuis son arrivée aux commandes de la municipalité, à affronter bien des situations délicates. Le mouvement associatif, les comités de village se sont régulièrement manifestés illustrant tout le marasme régnant en maître dans cette commune rurale dépourvue de ressources à même de lui permettre son envol. A noter que les situations conflictuelles sont légion dans les communes de la wilaya de Béjaïa. Lorsque ce ne sont pas les élus qui se chamaillent sans cesse, oubliant les préoccupations citoyennes, ce sont les populations qui crient leur ras-le-bol avec des moyens pas toujours orthodoxes. Le blocus des sièges communaux, la fermeture des routes sont devenus des moyens de lutte en l'absence de dialogue à même de décrisper les situations d'incompréhension.