Les chefs d'Etat et de gouvernement des 53 Etats membres de l'Union africaine (UA) ont demandé lundi soir le respect des accords conclus pour tenter de sortir de la crise politique à Madagascar. Les dirigeants africains invitent, dans une résolution, les parties malgaches à répondre, d'ici vendredi, aux solutions de compromis qui leur avaient été soumises le 21 janvier à Madagascar par le président de la Commission de l'UA Jean Ping. «La résolution dit que le sommet (...) demande à celles-ci (les mouvances malgaches) de répondre positivement à ces propositions», a déclaré hier le commissaire à la paix et sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra. «Nous avons déjà commencé à recevoir des réponses de certains, mais nous attendons celle de la partie qui a eu recours à des décisions unilatérales de remise en cause des accords», a-t-il ajouté, désignant la mouvance de l'actuel homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina. Selon un participant à la réunion, «la Sadc (Communauté économique des Etats d'Afrique australe) a adopté pendant les débats une attitude très ferme contre la Haute autorité de transition (HAT). Mais l'unité d'action et de pensée sur ce dossier est reflétée dans la résolution adoptée lundi soir». «Ce qui est important, c'est que le sommet a exprimé son unanime attachement aux accords de Maputo et d'Addis Personne n'a soutenu les mesures unilatérales», a-t-il noté. En cas de refus des solutions de compromis, le CPS pourrait prendre des sanctions contre la HAT, comme cela a été le cas récemment contre la junte en Guinée. Le 26 janvier, M.Rajoelina avait annoncé que les législatives qu'il avait unilatéralement prévues le 20 mars pourraient être reportées afin d'obtenir la plus large adhésion possible. Madagascar, île pauvre de l'océan Indien, est plongée dans une crise politique grave depuis fin 2008, qui a conduit à l'éviction en mars 2009 du président Marc Ravalomanana et à son remplacement par son principal opposant et ancien maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, 35 ans, soutenu par l'armée.