L'attaque a eu lieu malgré la présence de 30.000 membres des services de sécurité autour et dans la ville sainte. Au moins vingt pèlerins chiites, dont une femme et trois enfants, ont été tués hier et 117 blessés dans un attentat suicide à l'entrée de la ville sainte de Kerbala au sud de Baghdad, selon un nouveau bilan de sources hospitalières et de sécurité. «Aux hôpitaux Husseini et Al-Hindiya, nous avons reçu vingt morts, dont une femme et deux enfants, et 117 blessés mais le bilan de l'explosion n'est pas encore définitif», a affirmé le chef du département de la santé de cette ville située à 110 km au sud de Baghdad. Un précédent bilan faisait état de 17 morts. Selon le même responsable, qui n'a pas voulu être identifié, l'explosion a eu lieu sur la route reliant Hilla à Kerbala où les pèlerins affluaient en masse pour participer vendredi à une importante cérémonie religieuse chiite. Une source au ministère de l'Intérieur a indiqué qu'il s'agissait d'un attentat-suicide commis par minibus bourré d'explosifs. Cette attaque a eu lieu malgré la présence de 30.000 membres des services de sécurité autour et dans la ville sainte. Une attaque anti-chiite a également eu lieu dans le quartier Mansour, dans l'ouest de Bagdad, où un pèlerin a été tué et deux autres ont été blessés dans l'explosion d'une bombe, selon le commandement des opérations militaire de la capitale irakienne. Lundi, une kamikaze a tué 41 pèlerins chiites et blessé 106 autres, dont des femmes et des enfants, sur une route près de Bagdad, un attentat attribué par le gouvernement aux partisans de l'ex-président Saddam Hussein et à Al-Qaîda. Le Premier ministre Nouri al-Maliki a accusé des membres du parti interdit Baas de Saddam Hussein d'être responsables de l'attentat de lundi. «Nous tenons pour responsables de ce massacre les baassistes et leurs alliés takfiris», a-t-il dit, utilisant un terme désignant les extrémistes sunnites d'Al-Qaîda. Des centaines de milliers de personnes se rendent chaque année à Kerbala pour commémorer le quarantième jour de la mort de Hussein, lors d'une bataille dans le désert de Kerbala. Les attentats contre des pèlerins ont été fréquents après 2003 et la chute du régime de Saddam Hussein, quand les chiites ont pu reprendre leurs pèlerinages interdits pendant plus de trente ans par l'ex-président sunnite. Les autorités irakiennes et américaines estiment que les violences sont destinées à faire dérailler les élections législatives du 7 mars qu'elles jugent cruciales pour stabiliser le pays après sept ans de conflit.