Le céramiste crée un monde merveilleux où le symbolisme est omniprésent. Manier le pinceau au gré de l'inspiration est une chose, mais en faire une passion en est une autre. L'art dans toute sa signification, s'impose alors sous tous ses aspects et toutes ses formes. Pénétrer le secret de cette créativité, c'est, à coup sûr, adopter le mystère profond d'une existence où seuls l'amour et la beauté trouvent un écho. C'est un peu ce côté poétique qui fait que l'artiste quel qu'il soit, demeure cet éternel aventurier qui sème sur son passage autant de découvertes. Discuter avec Nourredine Oubouzid, c'est se frayer, à coup sûr, une voie vers l'inconnu. Dans son magasin-atelier, sis à la cité Zerrara à Béjaïa, ce jeune artiste fait de sa passion une seconde nature. La céramique demeure, pour lui, cette ombre qui le suit partout où il va. Diplômé de l'école des Beaux-Arts d'Alger, Nourredine a tôt fait de comprendre que l'art est une recherche. Une recherche incessante vers l'infini. De symboles en arabesques de l'art rupestre au style berbère, c'est tout un monde de couleurs et de lumières qui vous ouvre ses portes. Un univers merveilleux, que le céramiste a créé pour lui et pour tous ceux qui aiment l'art dans toute sa signification. Ici, la céramique parle. Nourredine lui a donné vie. De la plus petite cuillère aux reflets dorés, aux plus grands lustres, vous entamez une discussion sans fin avec les courbes et les couleurs. Une promenade s'imposera à vous à travers cet atelier exigu certes, mais grand de par son contenu: boîtes à bijoux, porte-stylos, verres, services, bibelots et même des ustensiles de cuisine. Le travail minutieux et raffiné renseigne à plus d'un titre sur la volonté d'un artiste qui, malgré ses déboires, persiste et signe. «C'est dur. Je dois lutter tous les jours un peu plus pour me maintenir hors des flots. J'ai déjà formé toute une génération de jeunes céramistes qui se sont spécialisés dans ce domaine. J'en tire d'ailleurs une immense satisfaction personnelle...» La céramique pour ceux qui ne le savent pas, passe par plusieurs étapes. D'abord le choix de la matière, ensuite le malaxage, le façonnage, la cuisson et, en fin de compte, la décoration qui demande un savoir-faire inné, et beaucoup de patience, si l'on juge par le fait qu'une esquisse est d'abord dessinée sur l'objet, avant qu'un pinceau connaisseur ne donne une forme définitive au style choisi. L'arabesque particulièrement, attire par ses dorures indélébiles (or à 11 carats). L'art de la miniature semble avoir, par ailleurs, élu domicile ici. Un coup d'oeil suffit à vous renseigner sur un travail long et minutieux qui doit impérativement s'achever par une couche de vernis transparent, fixateur définitif. Pour peaufiner ses connaissances, Nourredine n'hésite point à se déplacer d'une ville à l'autre du territoire, voire à l'étranger où ses expositions rencontrent un énorme succès. Des diplômes de mérite, et d'encouragements, des gratifications, et au-tres récompenses sont le résultat révélateur d'un écho dont l'artiste peut facilement s'enorgueillir. Son passage dans l'émission Mosaïque (un documentaire sur Béjaïa), n'est, du reste, pas passé inaperçu pour les connaisseurs de cet art séculaire. L'ambition de Nourredine: avoir plus d'espace, pour faire mieux, encore mieux, toujours mieux...Nourredine Oubouzid, un artiste dans toute sa plénitude.