«Les vieillies bâtisses évacuées seront, systématiquement, démolies tandis que les terrains récupérés serviront d'assiettes pour l'implantation de plusieurs projets d'utilité publique comme des annexes administratives», a affirmé Youcef Chaibi, responsable de la communication auprès de la commune d'Oran. «Le foncier ne semble pas manquer, même au centre-ville d'Oran. L'absorption de l'habitat précaire donnera naissance à un énorme potentiel foncier», ont indiqué d'au-tres sources proches de la municipalité d'Oran. La politique de récupération de ces assiettes, après la démolition des vieilles bâtisses, est, d'ores et déjà, entérinée par les responsables locaux. «Plus jamais de vieux bâtis à Oran ni d'habitat précaire», semblent vouloir dire les mêmes sources. En effet, plusieurs centaines de familles ont été relogées. Les dernières opérations ont concerné les quartiers de Derb, Sidi El Houari, Saint Antoine, El Hamri et Bel air. Plus de 400 familles ont bénéficié de logements décents. Le spectre de la réoccupation par des tiers est des plus persistant faute d'une politique rigoureuse de prise en charge de la question. Pourquoi donc démolir en attendant la réalisation des projets dit d'utilité publique? Les responsables locaux sont unanimes. La prédation demeure le seul apanage de ceux qui s'estiment futés. Après chaque relogement d'une famille, une autre famille vient occuper l'habitation évacuée. Les responsables chargés du recensement des familles devant être prises en charge font face à d'inextricables tours de malice. Ces situations de magouilles se sont accentuées à la faveur d'un certain laxisme affiché par les pouvoirs locaux, qui, jusqu'en 2006, ignoraient ces attitudes retorses. Il a fallu qu'un petit «malheur» survienne au quartier des Planteurs pour que les autorités locales se rendent compte de la supercherie qui a trop duré. A cette date, le wali d'Oran a procédé à la clôture de toute habitation inoccupée après chacune des opérations de relogement. Les constats qui ont été relevés donnaient froid dans le dos. Les responsables en charge du relogement et de la prise en charge de la lutte contre la prolifération de l'habitat précaire ont, pendant de longues années, galéré dans un labyrinthe infernal. Des familles qui ont été relogées ne trouvaient rien de mieux à faire que de vendre leurs anciennes habitations des tierces personnes. Celles-ci revendaient les même habitations après qu'elles aient bénéficient à leur tour d'un logement décent. Et la crise du logement défile en boucle...