Lui qui n'est pas un habitué des sunlights et des feux de la rampe, mais des néons de l'imprimerie et du plomb. Hamid Mokrani vient de nous quitter, comme nous ont quittés d'autres «vieux et éternels» amis avec qui nous avons partagé le pain et le lait, les rires et les pleurs, les joies et les souffrances. Nous étions de ceux et de celles qui ont aimé et cru en ce métier de mille et une facettes, de mille et une sanctions. De ce métier noble et plus que beau à la fois, dans un mélange de fierté et d'orgueil, à notre jeune âge. A l'âge des premiers pas et des premières années de notre indépendance, de l'Indépendance de ce pays. Hamid Mokrani faisait partie, comme le sont aujourd'hui nombre de ces travailleurs de l'ombre, ces méconnus du grand public, «des gens du labeur», comme on les surnomme dans le jargon journalistique. Ce ne sont pas de ces journalistes connus et reconnus, de ces grandes plumes avec nom et prénom en plus de l'Email de Yahoo qui suit leur signature. Ces hommes et femmes, ces laboureurs de la presse écrite ou parlée, donnent par leur intelligence et leur savoir-faire le plus qui est dans ce métier de presse, familiarisés et entraînés à faire leur devoir dans n'importe quelle situation, dans n'importe quelle condition, même celle de l'urgence. Nous devons leur rendre hommage aujourd'hui. Nous devons leur dire merci pendant qu'ils vivent et non pas après leur mort, après les avoir perdus pour toujours. Il y a un proverbe bien de chez nous qui reflète un peu notre mentalité: «Ki kane ayech mechtak temra, ki mat alkoulou aârdjoune.» Adieu Hamid. Que Dieu t'accueille en Son Vaste Paradis. Bahi