Les projets de réaménagement, engagés à travers les agglomérations de la wilaya, accusent un retard considérable. La vague de froid qui sévit depuis deux jours et qui touche toute la wilaya de Bouira, ne fait pas que des heureux. Si pour les agriculteurs et paysans, les abondantes pluies et neiges sont une aubaine, pour les citadins, la vie au quotidien se complique. Prétextant l'incapacité d'accéder aux champs, les vendeurs de fruits et légumes ont saisi l'occasion pour revoir à la hausse leurs prix déjà fortement élevés. La pomme de terre, pour ne citer que ce légume, produite en abondance dans la wilaya, coûte en moyenne entre 50 et 60 DA selon la qualité. Les projets de réaménagement, engagés à travers les agglomérations de la wilaya, connaissent un retard considérable. Cette situation qui refait surface à chaque fois qu'il pleut, met tout le monde dans l'embarras. C'est ce qui est remarquable à travers les quartiers du chef-lieu. Il est devenu presque impossible de circuler sans éviter les flaques d'eau, même sur le trottoir, où les eaux de pluie ne sont jamais évacuées, à défaut des avaloirs qui sont obstrués. Ce fait complique le déplacement où parfois il s'apparente à un parcours du combattant en raison de la boue et de la stagnation des eaux.. Le curage des avaloirs en été n'ayant pas été fait, les villes et villages sont alors sujets à des inondations et des infiltrations de partout. Hors les villes et les villages non alimentés en gaz de ville, les habitants subissent de diktat des commerçants sans scrupules. La bombonne de butane coûte plus de 300 DA dans certaines localités des daïras de Sour El Ghozlane, Aïn Bessem, M'Chedallah...Les enfants scolarisés sont également victimes de ces aléas de la nature. Pour se rendre aux écoles, ils empruntent des chemins boueux où le seul véhicule en mesure de passer, reste le tracteur. Le manque de fuel et l'inexistence du chauffage dans certains lieux exposent les enfants à des maladies saisonnières graves. Lors de notre déplacement, jeudi dernier, sur les hauteurs du mont Dira, nous avons constaté et ressenti les difficultés des habitants des bourgs comme Ouled Gacem, Ouled Ali... La vie en cette période où le thermomètre frise les 3° est plus que difficile. Malgré ces aléas, les habitants continuent à espérer et à positiver les choses. «Notre seule ressource reste l'élevage. Le foin coûte excessivement cher et la neige nous oblige à garder les moutons dans l'écurie», nous confiera un paysan blotti dans une kachabia. Un point positif est toutefois à signaler. Malgré les fortes pluies et l'abondance de neige, aucune route n'a été bloquée, si l'on excepte les voies situées en haute montagne comme celle reliant Aghbalou à Tizi Ouzou au col Tirourda, ou celle assurant la liaison entre Haïzer et Tikjda où la neige obstrue le passage avant l'arrivée des chasse-neige. Pour conclure, disons que depuis avant-hier, c'est comme si l'hiver n'avait jamais existé. Les leçons ne sont pas retenues. Le même scénario des années précédentes est en train de se reproduire. Jusqu'à quand?