«Mon père a été fauché par un véhicule conduit par une personne ivre, en plein centre-ville», souligne le petit Sid Ali, âgé de 9 ans. Des témoignages poignants d'enfants et de petits-enfants de personnes handicapées à vie, à la suite d'accidents de la circulation, ont marqué le coup d'envoi, dimanche, à Radio Bordj Bou Arréridj, d'une campagne de prévention des drames de la route. Enregistrés dans le cadre de la campagne nationale lancée récemment par l'Entreprise nationale de radiodiffusion sonore (Enrs), ces témoignages, très suivis par les auditeurs de la radio régionale des Biban, comme l'illustre le nombre d'appels téléphoniques émanant d'enfants âgés de 8 à 12 ans, interviewés dans leurs écoles. Le petit Karim (11 ans) a raconté dans le détail l'accident qui a coûté la vie à ses parents. «Papa roulait très vite et quand il a voulu éviter une camionnette, la voiture a glissé avant de percuter un arbre. Quand je suis rentré à la maison après 3 jours d'hôpital, j'ai compris que je n'avais plus de parents.» Sid Ali (9 ans) rappelle, quant à lui, avec ses mots à lui, les causes qui ont fait que son père ne peut plus se déplacer que sur un fauteuil roulant: «Mon père a été fauché par un véhicule conduit par une personne ivre, à la cité Lagraph, en plein centre de Bordj Bou Arréridj.» Emu et quelque peu révolté malgré son jeune âge, le jeune garçon souligne que le conducteur était un jeune connu du quartier qui venait de reprendre le volant après que son permis lui ait été rendu suite à un retrait d'une année pour conduite en état d'ivresse. Les nombreux auditeurs à qui la radio a ouvert les ondes, ont unanimement préconisé une «répression implacable» des meurtriers de la route et insisté pour une «application rigoureuse et sans états d'âme des nouvelles mesures qui viennent d'être adoptées». Saci, notamment, qui a appelé de Medjana, a tenu à souligner que toutes les lois du monde «ne valent que par leur application». Pour lui, il est aujourd'hui, «plus que temps de sévir car le laxisme, souvent, est aussi coupable que les chauffards eux-mêmes». Ces 10 dernières années, 9131 accidents de la route se sont produits sur le réseau de la wilaya de Bordj Bou Arreridj, selon les services de la Protection civile qui ont précisé que 441 personnes sont mortes dans ces sinistres. Durant 2009 seulement, 50 personnes sont décédées et 943 autres ont été blessées sur les routes des Biban, a-t-on ajouté. La campagne s'étalera jusqu'à samedi prochain pour toucher l'ensemble des communes de la wilaya.