L'Algérie accuse un manque qui avoisinerait les 80 millions de dollars par an. Depuis le retrait du monopole de l'Etat dans ce secteur, l'Enor subit l'absence totale d'une tarification qui régira les transactions de l'or. Cette entreprise, qui se dit prête à exporter des lingots à l'étranger, se trouve ainsi «piégée» par la persistance des règles de l'économie dirigée saupoudrée de quelques lois signifiant l'ouverture du marché. Cette situation engendre annuellement un manque à gagner pour l'Algérie qui se chiffre à des dizaines de millions de dollars. L'Algérie n'a pas de représentation à Amsterdam, la place où se font toutes les transactions de l'or mondial, et les courtiers internationaux n'ont pas de succursales en Algérie. Aussi la dynamique créée avec la signature de l'accord de partenariat entre l'Enor (SPA algérienne) et la société australienne GMA, n'aura d'échos qu'à l'échelle locale, du fait de l'absence de ce cadre d'insertion dans le circuit mondial de l'or. Selon les responsables de l'Enor, même un cadre juridique pour l'affinage à l'étranger n'existe pas. «Maintenant qu'il existe des correspondances directes entre l'Algérie et l'Afrique du Sud, grâce à Khalifa Airways, notamment, il serait utile de diversifier nos partenaires en affinage (de l'or Ndlr) et qui pourrait nous revenir moins cher», a indiqué M.Belhouchet. Habituellement les lingots d'or sont traités par les usines d'Agenor, la seule boîte en Algérie possédant les installations technologiques nécessaires et les réactifs requis par les normes internationales. Cependant, ça semble grincer entre les deux boîtes. Sur les 50 kg d'or mis sur le marché dernièrement par l'Enor, seule une trentaine a été écoulée à Agenor. La raison de cette mévente explique-t-on, est que les lingots ramenés du gisement de Tirek et titrés 21 à 22 carats, n'ont pas pu subir les opérations d'affinage. Problèmes techniques, difficultés internes au niveau de l'Agenor ou simple répercussion de la situation des congés? Il faut rappeler que l'entreprise d'exploitation des mines d'or depuis juillet dernier, a décidé de mettre sur le marché 50 à 60 kg d'or chaque mois pour réguler les besoins du marché national. Signalons enfin que l'Enor proposera aux organismes et fabricants bijoutiers publics et privés de petits lingots de 250 à 500 grammes.