«Né avec des moustaches, parti du pouvoir, FLN bis», la création du Rassemblement national démocratique, le 21 février 1997, a suscité des réactions différentes dans la société algérienne. Pour fêter cela, des festivités commémorant cette date anniversaire sont programmées à travers tout le territoire national. Chaque wilaya déclinera un programme spécial devant caractériser cet important anniversaire dans la vie politique nationale des militants. Ces festivités seront plus marquées dans la wilaya de Mila et le message de son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, est très attendu. Il devrait réaffirmer la ligne politique et les engagements d'une formation née au coeur de la crise politico-militaire qui a failli emporter le pays. Parmi les messages qui reviennent à chaque anniversaire, l'on retient principalement un qui est plus destiné à la classe politique. En effet, chaque 21 février le RND se sent obligé de rassurer partenaires et ennemis politiques, que sa présence sur la scène politique n'est pas motivée par le souci d'éliminer l'autre. Le parti se défend d'être érigé sans monopole ni exclusive, mais il se définit «comme un espace politique nouveau accueillant ceux et celles qui ont accepté le sacrifice et assumé l'engagement sous diverses formes». Le RND est né, selon ses dirigeants, pour approfondir la démocratie réelle et réaliser l'épanouissement socioéconomique, deux objectifs «que seul un système politique républicain et novembriste peut garantir». Chaque parti a sa propre ambition. Le RND en a plusieurs. Il n'est surtout pas là pour embellir la scène politique. Au fil des 13 années d'existence, le RND a consolidé ses rangs et soudé sa propre famille politique. Il a aussi affermi sa présence, capitalisé ses années mais aussi tiré les leçons de ses erreurs. Le résultat est surprenant. Réduit à sa plus simple expression en 2002 lors des élections locales et législatives, le parti revient en force en 2007 et arrache le maximum de sièges dans les institutions élues. A l'APN comme aux assemblées locales. Aux dernières sénatoriales, le grand gagnant n'était autre que le RND qui a remporté quatre sièges supplémentaires par rapport au renouvellement partiel de 2006. «Ce résultat positif constitue un facteur d'encouragement pour le parti en vue d'oeuvrer à la réalisation du programme du président de la République, de respecter les engagements pris envers les citoyens et de prendre en charge leurs préoccupations», avait déclaré le porte-parole du parti, Miloud Chorfi. Le RND revient donc doucement mais sûrement. Son point fort est le travail de proximité engagé depuis trois ans. Un travail sur le terrain qui mobilise la société civile et toutes les couches sociales. Le parti a compris que les discours ne mobilisent plus. Il décidera alors de changer sa stratégie. 13 ans après, le RND a su préserver sa place dans les cercles du pouvoir. Certes, depuis l'élection de Liamine Zeroual, aucun candidat RND n'a été présenté aux présidentielles, mais cette formation gère le gouvernement par le biais de son SG, même si la majorité revient à une autre formation partenaire dans l'alliance stratégique, le FLN. Mais le RND ne connaît pas les succès. Si d'apparence la maison se porte parfaitement bien et a pu échapper à la vague des dissidences, force est de constater que le nombre assez considérable des associations exerçant sous la coupe du parti est à la fois une force et une faiblesse pour le parti. La presse a rapporté ce week-end, l'exclusion de quatre coordinateurs régionaux. Le RND fêtera son treizième anniversaire les yeux rivés sur les prochains rendez-vous électoraux de 2012.