L'appui au président de la République a permis au SG du RND de couper court aux convoitises de ses rivaux traditionnels. «Un parti né avec des moustaches.» «FLN bis.» Le Rassemblement national démocratique (RND) milite depuis sa création, le 21 février 1997, pour effacer l'étiquette d'un parti au service du pouvoir qui lui colle à la peau. Mission difficile, presque impossible pour une formation qui n'a jamais quitté les rouages du pouvoir depuis onze ans, malgré tout. Ahmed Ouyahia, son secrétaire général, réitère à chaque fois que l'occasion se présente, depuis son départ de la chefferie du gouvernement, que «le RND ne versera jamais dans le camp de l'opposition». Mais le parti refuse l'assimilation que beaucoup d'observateurs font avec le FLN. Le RND n'est ni un parti d'opposition ni un appareil du pouvoir. Dans quel camp, dans ce cas précis, peut-on le classer dans l'échiquier politique national? Depuis près de deux ans, cette formation tend à inculquer une nouvelle culture politique basée, selon la direction du RND, sur «la critique constructive». Une critique «qui n' obéit ni à la surenchère de l'opposition ni à l'entrisme du MSP». Dans cette optique, l'adversaire n'est pas une personne mais un parti. Un allié déclaré comme stratégique qui a pris la main du gouvernement en mai 2005, en l'occurrence le FLN. Le secrétaire général du RND, M. Ahmed Ouyahia, renvoie les points positifs réalisés par l'économie algérienne aux importants fonds dégagés dans le cadre du Programme du président de la République. Aucun parti, selon lui, n'a le droit de s'approprier «la paternité» de ce processus de développement engagé depuis 1999. Il ne s'arrêtera pas là. Il va jusqu'à qualifier de populistes quelques mesures prises par le gouvernement, notamment en matière de politique salariale, de privatisation des entreprises. Ouyahia stigmatise la remise en cause de plusieurs décisions économiques prises à l'époque où il était chef de gouvernement. S'agit-il d'une opposition déguisée ou mal assumée? Belkhadem est-il en mesure d'agir sans l'aval du président? Tous ces détails peuvent-ils échapper à Ahmed Ouyahia? Mais si le RND s'est permis des critiques sur la gestion de l'Etat sur le plan économique et a même proposé un plan parallèle durant les campagnes électorales, il ne s'est jamais aventuré avec autant de rigueur et de clarté sur les choix politiques «de l'Etat». C'est le cas à titre d'exemple, pour le projet de la Réconciliation nationale. Ouyahia, classé dans le camp des éradicateurs, une réputation qu'il assume pleinement, défend bec et ongles ce projet. En outre, après un long silence, le chef de file du RND a enfin exprimé son appui à la révision de la Constitution qui devra permettre au Président de se présenter à la présidentielle de 2009, et ce, à la veille d'un événement décisif pour le parti. C'est la tenue du 3e congrès prévu en mars prochain. Une position qui devra lui permettre de préparer tranquillement les assises du parti. Ouyahia, selon nos sources, sera maintenu, sans aucun problème à la tête du parti. «A l'heure actuelle seul le nom de M.Ahmed Ouyahia est porté sur la liste des candidats», affirme notre source. L'appui au Président a permis au SG du RND de couper court aux convoitises de ses rivaux traditionnels. M.Ouyahia sera présent le 21 février à Djelfa à côté de ses militants pour faire le bilan politique de onze ans de présence du RND au centre d'un échiquier politique en éternelle effervescence.