Les représentants de la Direction générale de la Sûreté nationale et des Douanes ont recommandé l'implication de la société civile. La situation est alarmante en matière de fléaux sociaux dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ce constat se dégage des communications présentées lors du récent colloque organisé à la Maison de la culture sur le rôle de la société civile dans la lutte contre les fléaux sociaux. Tous les intervenants se sont, en effet, accordés à dire que l'étendue de ces phénomènes qui gangrènent toute la région nécessite l'implication et la participation de tous les acteurs de la société civile pour une lutte efficace et pérenne. Ce mal qui a, avec le temps, pris des proportions alarmantes, appelle, selon le représentant de l'Amicale algérienne pour la lutte contre les fléaux sociaux, la conjugaison des efforts de toute la population pour juguler ce phénomène qui a pris des allures transnationales. Une collaboration étroite entre les structures et les membres de l'Etat investis de cette mission et les associations représentant la société civile, est devenue plus qu'indispensable. C'est l'unique moyen pour parvenir à maîtriser une situation de plus en plus dramatique qui risque de porter atteinte à toute la structure sociale. Les intervenants n'omettront également pas de signaler que des campagnes de sensibilisation seront lancées dans les prochains mois afin d'alerter les différentes composantes de la société sur les dangers qu'engendreront ces fléaux sociaux s'ils ne sont traités correctement. Les associations devront avoir un rôle prépondérant dans ce genre d'actions, affirmait-on. Pour illustrer les proportions atteintes par ces maux, l'intervention du représentant de la Sûreté de wilaya de Tizi Ouzou a, de son côté, eu le mérite de révéler des constats alarmants. Selon l'orateur, 90% des filles impliquées dans des réseaux de prostitution sont analphabètes. Le même représentant préconisera l'insertion professionnelle de cette catégorie de jeunes en leur offrant des formations adéquates et des cours d'alphabétisation. Un domaine que les associations doivent investir pour jouer leur rôle de façon efficace. Toujours dans le même registre de la délinquance, le représentant de la Sûreté de wilaya de Tizi Ouzou révélait qu'en 2009, pas moins de 20 réseaux de prostitution ont pu être démantelés par les forces de sécurité. Ce travail a réussi à mette quelque 270 individus derrière les barreaux. Parallèlement à ces phénomènes, d'évidence, les réseaux de trafic de drogue sont derrière. Selon le représentant de l'inspection divisionnaire des Douanes de Tizi Ouzou, entre 2005 et 2009, 120 quintaux de kif traité ont été saisis tandis que 300.000 comprimés de psychotropes ont été récupérés durant la même période. Par ailleurs, si le travail attendu de la société civile est très important, il convient de signaler que cette lutte ne saurait aboutir sans d'autres intervenants, les spécialistes s'accordent à dire que le mal doit être traité à la racine et le terreau n'est autre que la misère. Parallèlement aux efforts des services de sécurité et des associations de la société civile, la responsabilité des autres structures de l'Etat devra être engagée. Les jeunes au chômage et qui manquent de lieux de loisir sont une proie facile pour ces réseaux qui ratissent large. Les fléaux en question se nourrissent de la misère et aucune lutte ne sera efficace sans passer par-là.