Les exportateurs des produits non ferreux font appel au président de la République et veulent obtenir l'autorisation de poursuivre leurs activités. Le maintien du gel de l'exportation des déchets ferreux et non ferreux suscite la colère des membres de l'Union générale des commerçants et artisans algériens. Cette fois, c'est le Comité national des exportateurs de ces produits, affilié à l'Ugcaa, qui monte au créneau. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le président du comité, Noureddine Sergoua, a sollicité l'intervention du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour mettre fin à cette situation. Elle dure depuis février de l'année dernière. Le comité a déjà adressé plusieurs correspondances à des responsables d'institutions de l'Etat sans qu'aucune réponse ne lui soit jamais parvenue pour obtenir des explications sur cette mesure. Le comité trouve alors que la situation est devenue très inquiétante. C'est le ministère du Commerce qui est interpellé en premier lieu dans cette affaire. Les membres du comité ont quelques arguments à faire valoir pour demander la levée de l'interdiction de l'exportation des produits ferreux et non ferreux. Ils se réfèrent dans leur argumentaire à l'annonce du ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, selon laquelle la valeur des exportations a baissé de 45% pour certains produits. Ils estiment que la suspension touchant ces déchets y est pour quelque chose dans cette dégringolade. Le comité voit une lueur d'espoir pour que cette situation prenne fin. A cet égard, il cite le fait que la loi de finances complémentaire 2009 autorise à nouveau l'exportation des déchets non ferreux. Cette discrimination ne doit plus être de mise, estiment les rédacteurs du comité. Les arguments du comité sont aussi d'ordre financier. Il considère que les devises générées pour l'Algérie sont importantes et qu'il est inopportun d'en priver l'économie du pays. Quelques milliers d'emplois sont aussi créés à travers le pays. Mais ce que dit encore le communiqué est qu'il y a de la contrebande. Certaines sociétés, comme Sonelgaz, se plaignent régulièrement du vol de câbles de cuivre alors que d'autres sont victimes de vols de produits ferreux de toutes sortes. Il n'est pas impossible que le produit de ces vols soit ensuite recyclé dans la filière de l'exportation. A cela s'ajoutent de fausses déclarations sur la valeur réelle des quantités exportées. Ce sont «des opérateurs malveillants», estime le comité. Ce dernier ajoute que le paiement des impôts est compromis par le blocage des exportations. Mais quelques pistes sont proposées pour sortir de l'impasse. Il est suggéré le développement de la production nationale par le biais de la transformation des déchets récupérés. L'aluminium, le plomb et le laiton sont parmi les produits ciblés. Actuellement, certaines fonderies ne répondant pas aux normes de sécurité des travailleurs sont fermées, ajoute Noureddine Sergoua.