Leur comité en appelle à la levée de l'interdiction. C'est un véritable appel de détresse que le Comité national des exportateurs des déchets des métaux ferreux et non ferreux lance aux pouvoirs publics afin que soit débloquée une situation, qui selon eux, n'a que trop duré. Lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, le président du comité, Noureddine Sergoua, a indiqué que l'interdiction d'exporter ces déchets perdure au détriment de milliers de personnes qui vivent de cette activité de collecte de déchets ferreux et non ferreux. Produits cotés en Bourse, la suspension d'exportation des déchets d'aluminium, de cuivre, de plomb, de zinc constitue un manque à gagner certain pour le pays affirme Sergoua. Regrettant que cette activité «nourrit quelque 40.000 familles», il a dénoncé la grave crise que traverse ce secteur, mettant des milliers de personnes à l'arrêt depuis maintenant plusieurs mois. Affilié à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), «l'agrément du ministère de l'Intérieur pour pouvoir activer est espéré en attendant le congrès des acteurs de cette activité regroupés en son sein». Se targuant d'être «le 3e secteur exportateur hors hydrocarbures», Sergoua demande que cette activité, pourvoyeuse de devises, reçoive l'agrément du ministère de l'Intérieur comme il l'a reçu du ministère du Travail. Cet appel, plus que pressant, se veut «être transmis par la presse pour mieux sensibiliser les autorités concernées», a souhaité Sergoua. Le président du comité a affirmé, par ailleurs, «ignorer complètement les raisons de cette décision négative». Il existe plusieurs dizaines de parcs de dépôt de déchets ferreux en Algérie où sont employées nombre de personnes qui risquent aujourd'hui d'être mises au chômage. Toutefois, s'est félicité Sergoua, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, avait «renouvelé sa confiance au comité lors du retrait du 2e cahier des charges, en février 2008». Cette mise en confiance, relève Sergoua, lui fait dire que «des dizaines de millions de dollars et d'euros ont été investies» par ces «ferrailleurs» comme on se plait à les appeler, dans l'achat de machines, l'acquisition de parcs de stockage ou de machines de presse, de préparation et de découpage des déchets collectés. «Ces actions n'ont reçu aucune aide de l'Etat», affirme encore le président du comité qui a indiqué que «de nombreux contrats de vente, qu'il faut honorer, ont été signés avec plusieurs clients de par le monde: Chine, Grande-Bretagne, Italie...» Une certaine cacophonie est relevée dans les décisions des pouvoirs publics, dénonce-t-il. En effet, selon lui, la presse avait informé, en juillet dernier, qu'un décret ministériel «interdit l'exportation de déchets ferreux et non ferreux» ce, après un gel qui a duré plus de six mois. Ce décret vient, a estimé l'orateur, «contredire quelque part les dispositions de la loi de finances complémentaire 2009 qui stipule que «les exportations de déchets non ferreux sont ´´suspendues´´ laissant un espoir de reprise de ces exportations». Prenant la parole en tant qu'invité, le président-directeur général de l'entreprise Algal+, Farid Dekar, a affirmé que son entreprise peut traiter l'aluminium sur place sans avoir recours à la «ré-importation» en produits finis (billettes) des déchets exportés. Cette entreprise publique, récemment privatisée, reçoit, dit-t-il, des commandes d'affinage de leurs produits même de Tunisie pour traiter ce métal aux normes internationales. Ce métal devient ainsi exportable sous forme de profilés aux normes requises.