25% de ces fonds seront destinés au financement de microcrédits, et 25% au profit de la population de Ghaza, victime des bombardements de l'armée israélienne. La collecte du Fonds national de la Zakat pour l'année 2009 a été estimée à 88 milliards et 224 millions de centimes. Selon M.Ahmed Saïdi, cadre au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Intervenant lors de la journée d'information sur la campagne du Fonds national de la Zakat, qui s'est déroulée, hier, à Dar El Imam à El Mohammadia, le responsable a indiqué que l'argent collecté a été partagé en trois parts dont «25% destinés au financement de microcrédits, et 25% au profit de la population de Ghaza, victime de l'offensive israélienne il y a une année». M.Saïdi a également fait le bilan des sept dernières années. Ainsi donc, l'année 2003, «qui a servi de modèle d'expérience», a vu la collecte de six milliards 345 millions de centimes. L'année d'après, la collecte s'est améliorée de presque la moitié pour atteindre les 11 milliards 800 millions de centimes. Pour ce qui est de l'année 2005, le montant du Fonds a été de 20 milliards de centimes qui ont servi au financement de 460 microcrédits au profit de jeunes chômeurs issus de familles démunies. Les années suivantes, le montant de l'argent amassé n'a eu de cesse de se multiplier. En effet, en 2006, l'aumône religieuse des fidèles a été estimée à 36 milliards et 700 millions de centimes qui, toujours selon le même responsable, ont été utilisés pour le financement de 857 projets pour les jeunes ou les familles nécessiteuses. En 2007, le total des dons s'est élevé à 48 milliards 358 millions de centimes. Cette année encore, ce sont 1147 petits projets qui ont été mis en place. Enfin, 56 milliards 681 millions de centimes ont été «amassés» en 2008 au titre du Fonds national de la Zakat, alors que le nombre des microcrédits financés était de 800 uniquement. Intervenant dans le même contexte, Nacer Haïder, secrétaire général de la Banque El Baraka, a estimé que sa banque «a financé, depuis le deuxième trimestre de l'année 2005, pas moins de 2 197 projets pour les jeunes dans le besoin». Par ailleurs, le Dr Mohamed Boudjellal a fait une communication sur la dimension sociale du Fonds national de la Zakat, indiquant que 15% de la population de par le monde, accaparent à eux seuls 90% des richesses mondiales, il a expliqué que «malgré l'avancée des sciences économiques, aucune méthode pour la répartition équitable des richesses n'a encore été mise en place». Toutefois, il voit en le Fonds de la Zakat la solution toute désignée. Selon lui, des ministres, des économistes et des analystes occidentaux appellent à suivre les préceptes de la loi coranique pour arriver à bout de la crise économique et financière qui s'est déclenchée en 2008. D'ailleurs, pour lui, «l'actuelle loi algérienne des Wakfs est l'une des meilleures à l'échelle mondiale.» Dans ce cas alors, pourquoi pas moins de six mille milliardaires et des millions de commerçants et d'industriels boudent-ils l'obligation de la Zakat? Pis encore, pourquoi le taux de chômage s'accentue de plus en plus en Algérie? Pourquoi la misère se lit dans nos villes et nos bourgades comme dans un livre? Pourquoi des milliers d'enfants quittent les bancs des écoles pour s'atteler à toutes sortes de travaux? Et enfin, pourquoi existe-t-il, une fois la nuit tombée, des familles entières qui cherchent de la nourriture au fond des...poubelles? Et pour cause, selon des économistes algériens, au minimum, 25% de la population algérienne ne mangent pas à leur faim, sachant que la famine est beaucoup plus grave que la pauvreté. Qu'en est-il, aussi, de ces milliers de nécessiteux qui, soit par découragement, soit par honte, ne viennent jamais chercher leur part de la Zakat? Décidément, M.Boudjellal semble ignorer cette triste réalité en ne cessant de répéter que «la Zakat aide à la stabilité financière et à la paix sociale». Par ailleurs, il y a lieu de mentionner que pour permettre aux nécessiteux de profiter pleinement de la Zakat, il est de mise «d'institutionnaliser» cette aide. Selon lui, le Fonds national de la Zakat est la meilleure «institution» à même d'arriver à une distribution juste et équitable des richesses. Seulement, l'intervenant n'indique pas que le citoyen algérien n'a plus confiance en tout ce qui porte le cachet de l'Etat, comme l'ont affirmé plusieurs experts. Combien de fois, en effet, il a été rapporté que l'argent de la Zakat atterrit dans les poches d'indus? Jusqu'à quand continuera-t-on à cacher le soleil avec un tamis?