Les saveurs de l'Orient, mêlées au son électronique, sont un parfum tropical qui invite au voyage... Mercredi soir à la discothèque en plein air de l'hôtel Sheraton Club des Pins, les mordus de rythmes latinos sont là, à raison de 1000 DA par personne, pour faire la fête et vibrer sous les notes que distille le célèbre Dj Carlos Campos avec ses platines. Mais bien avant de pouvoir savourer cette musique filée, mixée et bien entraînante, oeuvre de ce bonhomme qui nous vient du fin fond du Chili, c'est d'abord avec le groupe Costa Blanca, emmené par le tonitruant Farouk Azibi, ex du groupe Méditerranéo que le public est d'emblée invité à danser sous les rythmes de la salsa puis du flamenco, histoire de chauffer l'atmosphère, une heure durant, avec un riche répertoire dont une partie constituée de reprises notamment de célèbres morceaux des Gypsy King. Une pause d'une demi-heure ave le Dj attitré de l'hôtel avant de céder la place vers une heure du matin au Dj latino tant attendu Carlos Compos. C'est de la pure techno house mêlée aux mélodies charquies qui nous est servie. L'influence de l'univers musical oriental est indéniable. Carlos Campos nous l'a déclaré dans la matinée lors d'un point de presse: «J'ai déjà travaillé avec Natacha Atlas, Tarkan...» le phrasé «exotique» de l'Orient est bien audible, notamment ces «boucles» avec, Warda El-Djazaïria, la diva de la chanson orientale. Du son remuant noyé dans la techno qui déhanchera plus d'un. La «mixture» musicale de Dj Carlos Campos est aussi savamment empreinte de mélodies asiatiques comme celle de l'Inde. Du son «exotique» en somme, que le Dj, adore mettre en exergue sans «économie» aucune. «Des musiques fusionnées avec des sonorités ethniques et tribales». Ce qui se fait de mieux en tout cas en ce moment dans le monde, car la mode est au goût des racines ! Et c'est ce qui rend la musique de Carlos Campos encore plus suave, authentique et originale. Né à Santiago du Chili, d'un père Vénézuélien, il y a 33 ans, Carlos a grandi dans une famille de «musiciens classiques» mais c'est jeune qu'il a dû quitter son pays pour fuir la dictature militaire qui s'était instaurée après le coup d'Etat. Il part en exil, traversant toute l'Amérique latine, pour s'établir finalement au Costa Rica. Durant toute son enfance et son adolescence, il a baigné dans la culture latino-américaine. «J'ai commencé par faire de la musique tout seul, puis vint Rythmo de la Nocee, mais je ne me suis pas arrêté de composer, ensuite je me suis intéressé au monde de la danse, à 16-17 ans je me suis rendu compte de ce que je voulais». Arrivé en Europe, lors de ses nombreux séjours en Espagne et en France, il découvre ainsi le métissage de musiques et devient musicien. Il est aussi Dj et cointerprète du tube planétaire cité ci-dessus et que tout le monde a dû fredonner...Résident au Barrio Latino, un milieu branché des nuits parisiennes, depuis sa création, Carlos a su lui insuffler une ambiance tout à fait unique chargée d'émotion. Dans ce merveilleux endroit, des gens du monde entier se plaisent à se rencontrer, à se retrouver et à s'adonner à la fête. Quand la nuit tombe au Barrio Latino, des hommes et des de tous horizons se croisent, dansent dans une atmosphère pleine de saveurs latines; la musique est chaude et sensuelle. Il en émane un parfum tropical en fusion avec des sonorités modernes et satinées, «exotiques» pour reprendre le terme de Carlos. Ce dernier a déjà eu à collaborer, en effet, avec la sulfureuse Natacha Atlas qui a réactualisé - souvenez-vous - Mon ami la rose de Françoise Hardy. Il travaille actuellement sur un mix avec un Libanais du nom de Saïd Amran. Carlos a aussi travaillé avec d'autres musiciens d'horizons divers notamment, des Belges, des Espagnols, des Français. Du fruit de son travail sont nées des compilations Barrio Latino I et II qui illustrent son univers sonore. Une 3e vient tout juste de sortir. L'aquarelle de son paysage musical se dessine dans le vaste panorama de cette culture latine qui nous incite à voyager dans les paradis lointains. Métissée, la musique de Carlos Campos sur laquelle nous avons pu surfer était magnifiquement bien rehaussée par des numéros d'animation visuelle et notamment, par ce superbe numéro de danse acrobatique de Lorena avec ses cerceaux, charmante et tout en grâce avec ses oula-hop tout comme les deux danseuses Sophie et Vanessa qui capteront l'attention du public, idem pour le «guerrier ou lanceur de feu», le Tahitien au corps bien musclé, Tapoto qui subjuguera l'assistance par sa jonglerie avec le feu en vue de le dompter...Un tableau captivant qui viendra soutenir les rythmes effrénés qui redoublaient d'intensité par moments, pour nous inciter davantage à la danse, à la transe et oublier tout le reste afin de vivre à jamais l'instant présent, celui de ressentir à vif cette nuit mémorable. Une nuit qui s'acheva au grand dam des fêtards à 3 heures du matin.