La Journée du chahid était l'occasion pour se remémorer les sacrifices consentis par les populations de la région de Tadmaït dans la wilaya de Tizi Ouzou pour le recouvrement de l'indépendance. Cette circonstance était aussi propice pour les villageois d'Ighil Yahia Ouali de se souvenir du chahid Ali Bennour, issu d'une famille modeste dans cette localité près de la ville des Mille martyrs. Né le 10 mai 1927, Ali Bennour a rejoint le maquis aux premières heures du déclenchement de la guerre de Libération. Son sacrifice ne se limitera pas à sa seule personne. Bien plus, il enrôlera ses quatre enfants, Ali, Rezki, Rabah et Slimane dans le combat contre les forces coloniales. Tous les cinq mourront pendant la Révolution en martyrs pour la dignité et l'indépendance. Ali Bennour a d'abord fait l'école coranique dans son village avant de rejoindre la vie professionnelle comme ouvrier chez les colons à Boufarik. Il intègre les rangs du Mtld durant les années 1947 et 1948 comme militant actif. Ce combat pour la dignité des travailleurs algériens le mènera à assumer un rôle de précurseur à l'occasion des élections de 1947. Son action causera l'échec de cette consultation au niveau de la commune de Tadmaït. En 1948, Ali Bennour intègrera les rangs de l'OS et sa maison deviendra très vite l'endroit privilégié des responsables de la Révolution, à l'exemple de Krim Belkacem, Ouamrane, Oudni Amar et Si Moh Ennachid. Au déclenchement de la guerre de Libération nationale, Ali Bennour était à la tête d'un groupe de moudjahidine comme Benalia Mohamed, Hamiche Rabah, Bayou Amar, Ferhat Akli, Belkacemi Rabah, Drif Saïd, Aoune Lounès, Chrid Belkacem et Heddache Saïd. Ils initieront des opérations, notamment l'incendie de l'unité Tabacop de Tadmaït et l'unité de bois et de liège de la même commune. Après le congrès de la Soummam en 1956, il est désigné adjoint militaire du capitaine Ousmaïl Kaci. Après la désignation de Tadmaït comme zone opérationnelle pour les forces armées coloniales, Si Ali a livré plusieurs batailles. A ce titre, on citera l'opération basque, le 8 juin 1958 lancée par le général Olié dans les maquis de Tadmaït, Naciria, Sidi Ali Bounab, Riacha et Hidoussa. Par la suite, il dirigea les opérations lors de la bataille d'Imeqriyène. Vers juillet 1958, Bennour Ali est promu capitaine à la Zone IV avant de rejoindre le comité de wilaya en mars 1959. Le 18 octobre 1959, Si Ali convoqué à une réunion au PC de la Wilaya III, décida de marquer un arrêt à l'infirmerie sous la demande du responsable de cette structure sanitaire. Le lendemain, 19 octobre, il sera surpris par l'armée française. Après un accrochage qui a duré quelques heures, blessé, il sera capturé et transféré à la caserne de Draâ El Mizan. Refusant de jouer la carte de l'apaisement prônée par les forces coloniales envers les populations, Ali Bennour sera exécuté avec Oukil Ramdane, le 21 octobre 1959. Ses quatre fils tomberont également au champ d'honneur pendant la Révolution. Ainsi, ces journées de commémoration à l'honneur de ces hommes, sont l'occasion pour convaincre la jeunesse de Tadmaït que la ville n'a pas acquis pour rien le nom de la ville des Mille martyrs.