Les services de la brigade de recherches de la gendarmerie d'Oran ont démantelé un réseau spécialisé dans le vol et le trafic de véhicules. «Douze voitures ont été récupérées, 25 membres du réseau ont été identifiés, 417 faux dossiers de base en attente d'être remis aux demandeurs, une trentaine de cachets et griffes et une trentaine de fausses cartes grises ont été saisis.» C'est ce qu'a indiqué le colonel Bidel, commandant de groupement de la gendarmerie d'Oran. Il explique qu'il est fort probable que 417 voitures volées soient en attente de régularisation administrative. Il s'agit, pour les trafiquants, de se procurer des documents falsifiés. Selon la même source, l'affaire porte le sceau du trafic international et du vol de voitures auquel se sont joints 7 agents d'administration locale dont quatre femmes. Dans la même affaire, sept autres personnes sont en fuite et font l'objet de recherches. Selon les propos du responsable de la brigade de recherches, l'enquête qui est toujours en cours, est plus que révélatrice. En effet, le réseau agit de façon bien organisée. Il installe une administration parallèle et ambulante. Son démantèlement a nécessité un suivi renforcé et une infiltration. Le cerveau du réseau n'est pas connu par les exécutants. Il supervise de près toutes les opérations liées à la régularisation frauduleuse des papiers administratifs des véhicules volés en fournissant tous les formulaires exigés par l'administration, à commencer par les extraits de naissance, fausses cartes d'identité, des permis de conduire falsifiés et faux timbres fiscaux. Le mode opératoire est simple, selon le colonel Bidel. Le réseau comprend plusieurs parties. Chacune joue un rôle important. Etant équipé de gros moyens informatiques, le premier mis en cause assume à sa charge la fourniture de tous les documents de base devant être déposés auprès de l'administration habilitée à effectuer la délivrance des vraies cartes grises. Ses relais prennent à leur charge le contact avec les opérateurs sur le terrain, les voleurs de voiture. Ce n'est pas tout. Les vols et les régularisations suite à des falsifications, s'étendent aux véhicules d'importation, à ceux vendus aux enchères et aux voitures vendues par les concessionnaires. Après avoir passé la commande, les acteurs spécialisés sur le terrain passent à l'action en accaparant le véhiculé recherché. «Les trafiquants recevaient une commande, avec un choix bien indiqué du véhicule à voler, de sa marque et de sa couleur», a affirmé le colonel Bidel. Il ajoute qu'après le vol du véhicule, toute une procédure administrative frauduleuse est enclenchée. La régularisation administrative est opérée en un laps de temps très court. Ainsi, le client est rassuré puisqu'il n'a aucun souci ni reproche à se faire. Même lors des barages de contrôle ils ne sont pas inquiétés vu que les papiers accompagnant le véhicule sont en bonne et due forme portant les cachets et la griffe des responsables de l'administration locale.