Les menaces du département de Benbouzid de radiation au cas où la grève se poursuit, n'ont eu aucun effet sur la détermination des syndicalistes pour obtenir gain de cause A 24 heures de l'expiration de l'«ultimatum de Benbouzid», rien de nouveau sous le «soleil» de l'éducation. Le bras de fer se durcit et les enseignants sont déterminés à poursuivre leur mouvement de grève et «advienne que pourra». Durant toute la journée d'hier, les grévistes du Cnapest et de l'Unpef, principaux syndicats en grève, étaient injoignables, vraisemblablement en réunion pour trouver la réplique appropriée à ce qu'ils considèrent comme une «menace». Et selon les derniers éléments, la tendance est à l'affrontement entre la tutelle et les syndicats. Un affrontement dont les élèves seront les premiers à subir les conséquences. En effet, selon Nouar Larbi, coordinateur du Cnapest, dans un entretien au journal online Toutsurlalgérie (TSA), «c'est une question de dignité avant tout». Il a alors expliqué que «la grève décidée lors de la réunion les 5 et 6 février de notre conseil national est maintenue (...) Nous avons demandé aux enseignants de tenir, dès aujourd'hui, des assemblées générales pour décider de la poursuite ou non de la grève après les récentes menaces de notre ministère (...) Mais les échos font état du refus des enseignants à reprendre le travail sous la menace». Une menace prise à la légère par le coordinateur du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement du secondaire et du technique. Il a ainsi remis en cause la faisabilité de cette décision, indiquant que «le ministère ne peut pas remplacer 400.000 enseignants grévistes. Même s'il réussit à le faire, les nouveaux enseignants vont faire grève et réclamer les mêmes revendications que les enseignants radiés». En effet, après les menaces, le département de Benbouzid est passé à l'acte. Il a décidé de «la mise en oeuvre de la radiation des effectifs de la Fonction publique conformément à la réglementation en vigueur». Une mesure qui fait suite à la constatation de l'abandon de poste appliquée pour toute absence enregistrée et au verdict prononcé par la justice le premier mars dernier sur cette affaire. Et pour suppléer les postes vacants, la tutelle a instruit les directeurs de l'éducation de wilaya de prospecter parmi les demandes d'emploi en leur possession. Une résolution qualifiée de «coup de bluff» par le Satef. Interrogé sur ce sujet, le porte-parole du syndicat, M.Saâdali a estimé que «cette décision ne peut être appliquée (...) c'est un jeu de menace qui ne peut pas être mis en oeuvre». Et malgré le fait qu'il n'ait pas adhéré à ce mouvement de protestation, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation n'hésitera pas à mouiller sa chemise pour soutenir ses camarades syndicalistes, selon M.Saâdali: «Nous ne laisserons pas faire les choses (...) ils (Ministère) nous trouverons sur leur chemin», a-t-il déclaré. Et d'ajouter: «Nous demandons le droit syndical, et nous serons aux cotés de nos collègues pour les soutenir au cas où elle serait appliquée.» De son côté, le CLA également absent de cette protesta est également sorti de sa réserve. Selon le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie, Idir Achour, «le ministère a brulé une étape cruciale dans la prise en charge de cette affaire, à savoir l'étape de la médiation entre tutelle et syndicats». Aussi, il a indiqué que «le conseil restera ouvert pour réagir à une éventuelle répression de la part de la tutelle». Ainsi, rien ne pourra entamer la détermination des enseignants. Même pas le devenir des 8 millions d'élèves répartis à travers le territoire national qui attendent d'être fixés sur leur sort.