Fidèle à sa placidité, le sélectionneur national tente de faire contre mauvaise fortune, bon coeur. En dépit de l'indigence du jeu proposé par les Fennecs, Rabah Saâdane a tenté de balayer les critiques avant de céder sous la pression des responsables de la Fédération algérienne de football et des pouvoirs publics. Au lendemain de la déroute des Fennecs devant les Serbes, le sélectionneur national Rabah Saâdane avait soutenu: «Je ne suis pas inquiet du tout. Je sais qu'il y a beaucoup de joueurs qui sont actuellement en méforme. On avait joué avec ce qu'on avait sous la main durant ce stage, mais pas avec le dispositif qu'on a voulu faire malheureusement.» Avant de se rétracter vendredi sur les ondes de la Radio nationale, en affirmant: «Pour être au top en prévision du Mondial, l'équipe a besoin de renforts, je pense essentiellement à un gardien de but de haut niveau, de deux défenseurs latéraux, ainsi que d'un milieu défensif, même si la venue de Medhi Lacen nous a été très bénéfique.» Par cette déclaration, Rabah Saâdane donne raison aux techniciens et spécialistes de la balle ronde qui ont décelé des lacunes au sein de l'Equipe nationale algérienne de football notamment lors du dernier match amical face à l'équipe nationale serbe. En décidant la mise à l'écart de certains joueurs, certes pour rendement insuffisant, et la convocation de nouveaux capés, Saâdane ignore-t-il que le temps pour une bonne préparation lui fait défaut? Car on ne prépare pas une équipe pour une échéance mondiale en moins de 100 jours d'autant que les dates Fifa, pour les matches amicaux, sont réduites. En effet, avant le coup d'envoi de la Coupe du monde (11 juin-11 juillet), les Verts ne pourront disputer que deux rencontres, le 29 mai face à l'Irlande à Dublin et le 4 juin face aux Emirats arabes unis dans un terrain à choisir. De ce fait, il sera quasiment impossible pour Saâdane de créer une symbiose entre les anciens et les nouveaux en un laps de temps aussi court, fussent-ils les meilleurs joueurs au monde. En outre, les cadres de l'EN n'évoluent que peu, pour ne pas dire jamais, au sein de leurs clubs respectifs. De ce fait, ces joueurs arriveront en stage manquant de compétition. La déroute subie face à la Serbie a mis à nu le manque de cohésion et la fragilité de l'équipe sur le plan mental. Et dire que les responsables du football national aspirent à une qualification au second tour lors du Mondial sud-africain. Or un tel objectif se prépare sur le long terme tant sur le plan technico-tactique que logistique. Décidément, il y a loin de la coupe aux lèvres.