Les entretiens ont porté sur les perspectives des relations économiques. «Ma visite permettra à nos deux pays d'élargir leur coopération et de passer à une nouvelle phase de développement.» C'est par cette phrase pleine de significations et de volonté politique que le Premier ministre chinois, M.Zhun Rongji, a entamé sa visite officielle de trois jours en Algérie. Se voulant un complément aux nombreuses visites mutuelles que se sont rendues les hauts responsables des deux pays, et notamment la visite du président chinois Jiang Zémin en Algérie en octobre 1999 et celle du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en Chine, une année plus tard, cette venue du Premier ministre chinois à Alger fait suite à la visite en Algérie, en novembre dernier, du Président de l'Assemblée nationale chinoise, M.Lipeng. Autrement dit, la convergence de vues qui caractérise les relations sino-algériennes n'est pas seulement d'ordre économique et commercial, elle est surtout politique. Les positions communes ou très proches l'une de l'autre, des deux parties sur un grand nombre de questions régionales et internationales, conjuguées au soutien que s'accordent les deux pays au sein des organisations internationales ou de forums diplomatiques, renforcent leur volonté de n'occulter aucun domaine de coopération de leurs rapports mutuels . Dès son arrivée à Alger, M.Rongji a tenu à souligner dans une déclaration écrite remise à la presse, cette profondeur des relations entre Pékin et Alger, en indiquant: «La Chine et l'Algérie ont à multiplier leurs échanges à différents niveaux, à intensifier leur concertation et coordination» sur les questions internationales et «à approfondir leurs relations d'amitié et de coopération». Accueillis et reçus par le Président de la République, puis s'entretenant avec son homologue algérien, Ali Benflis, le Chef du gouvernement, à la résidence El-Mithaq, le Premier ministre chinois et la délégation qui l'accompagne ont, sans nul doute, exposé au responsable algérien les principaux traits de l'expérience chinoise de développement et les perspectives de coopération bilatérale entre les deux pays. D'ailleurs, M.Benflis a déclaré à l'issue de cet entretien: «Je suis content des explications qui m' ont été données sur l'expérience pionnière de la Chine et de laquelle nous tirons profit», tout en soulignant au passage la convergence de vues des deux parties autour des relations politiques et des dossiers sur la scène politique. L'entretien s'est élargi par la suite aux membres de la délégation chinoise et à des ministres et experts algériens sous la présidence du Chef du gouvernement et de son homologue chinois. Et, s'il faut attendre la fin du séjour du responsable chinois dans notre pays pour pouvoir établir un bilan exhaustif sur la teneur de ses entretiens avec ses homologues algériens, d'ores et déjà, il faut mentionner la signature de pas moins de quatre accords de coopération entre les deux pays dans les domaines économique, financier et culturel. Plus en détail, il s'agit d'un accord de coopération économique et technique portant sur un crédit de 6 millions de dollars remboursables sur 25 ans, un programme exécutif de coopération culturelle (2002-2004), un accord portant réception d'une nouvelle unité de mosaïque dans la wilaya de Guelma et un protocole d'accord sur l'envoi d'une mission médicale chinoise à Alger. Il est vrai, qu'auparavant, lors de son arrivée dans notre pays, le Premier ministre chinois avait estimé que son séjour servirait «à élargir notre terrain d'entente, à renforcer notre confiance mutuelle et à amplifier notre coopération bilatérale». Bref, sans énumérer de nouveau tous les axes et domaines de coopération bilatérale entre les deux pays, - notamment dans la petite industrie, le tourisme, la construction et l'habitat -, celle-ci est appelée à se diversifier et à s'approfondir suivant les intérêts et les préoccupations de développement des deux parties. Cela d'autant, que la Chine, dès à présent, ne manque pas d'atouts pour faire prévaloir son modèle de développement et les spécificités de ses accords de partenariat avec les pays en voie de développement.