L'insouciance des familles quant à la nécessité de se soumettre aux règles d'hygiène et de nutrition rigoureuses, en est la principale raison. A Oran, la santé est sérieusement malade. Les bilans sont plus que révélateurs. Quelque 300 nouveaux cas de malades chroniques, toutes pathologies confondues, viennent s'ajouter à la longue liste des patients pris en charge par les services locaux du département de Tayeb Louh. Les problèmes respiratoires, dermatologiques, allergiques, cardiaques et cardiovasculaires sont autant d'affections qui ont été, nouvellement, portées sur les longues listes des services de sécurité sociale. Pis, les services d'urgence des différentes structures sanitaires d'Oran ont enregistré, durant les premiers mois de l'année en cours, près de 500 intoxications alimentaires. A l'origine, la consommation de plats et gâteaux avariés lors des fêtes de mariage. «Les familles recourent au stockage dans des conditions déplorables. Les grandes quantités de gâteaux qu'elles offrent lors des cérémonies de mariage sont alors périmées», indique-t-on. Plus grave encore, trois nouveaux cas de typhoïde auraient été détectés dernièrement, selon des sources difficiles à vérifier. Sur ce point, les raisons, avancent-on, seraient liées à la consommation de l'eau ne répondant pas aux normes d'hygiène. En dépit de la disponibilité permanente de ce liquide vital dans les robinets, les Oranais continuent à se fier aux colporteurs de «Ma Hlou» (eau douce). «Les quartiers de la ville d'Oran sont alimentés quotidiennement, par des colporteurs d'eau dont la qualité laisse souvent à désirer», souligne-t-on, ajoutant qu'au moindre cas de maladie à transmission hydrique, ces vendeurs d'eau sont mis à l'index et par les pouvoirs locaux et les responsables sanitaires, alors qu'aucune enquête n'a été ouverte. Une prise de conscience réelle s'impose vu que les colporteurs d'eau sont de plus en plus nombreux. A cela vient se greffer l'insouciance des familles quant à la nécessité de se soumettre aux règles de la diététique basées sur des valeurs nutritionnelles rigoureuses. Aussi, au moindre petit bilan, l'on exhibe la déferlante épidémie qui a fait tant de ravages dans la petite bourgade de Khaïlia dans la daïra d'Oued Tlélat en 2003. L'éradication des maladies épidémiques est loin d'être une première priorité. A la faveur de la «sympathie des pouvoirs locaux vis-à-vis de ces petites bêtes», les rongeurs continuent de causer d'irrémédiables infections. Aux derniers bilans, 20 personnes, dont 5 enfants, ont été victimes des morsures infligées par les rats sillonnant en toute quiétude les coins et les recoins de la ville. Selon les spécialistes, au moins sept espèces de rongeurs continuent à proliférer tandis que la lutte contre leur prolifération est loin d'être efficiente vu le nombre réduit des opérations de dératisations effectuées annuellement. Hormis les petites supputations, il est encore loin le temps de juguler véritablement et scientifiquement les causes réelles qui nourrissent ces maladies aux allures phénoménales.