La problématique des données fiables concernant le marché algérien a été soulevée par des experts et des entrepreneurs lors d'une conférence-débat organisée par le réseau Reage. Des jeunes cadres algériens installés en France veulent sérieusement investir en Algérie. Spécialisés dans plusieurs secteurs d'activités, ces jeunes entrepreneurs et cadres universitaires sont en quête d'informations pour s'installer dans leur pays d'origine. Ces derniers sont venus nombreux à la conférence-débat organisée avant-hier par le réseau Reage sur la question récurrente «comment réussir une étude du marché en Algérie?». «Nous sommes ici, mais nous voulons faire profiter notre pays de notre expérience et contribuer à la promotion de ses produits», affirme Karim, jeune entrepreneur, patron de la société Djazagreen. Ce projet qu'il vient de lancer en Algérie consiste à faire connaître les fruits et les légumes algériens à l'étranger. D'autres cadres spécialisés dans les services et l'industrie ont exprimé le souhait de monter des projets pour apporter une valeur ajoutée à leur pays d'origine. L'énergie solaire, l'industrie du médicament, les nouvelles technologies et l'agroalimentaire sont autant de secteurs ciblés par ces jeunes entrepreneurs présents à la rencontre. Or, comment accéder au marché? Cette problématique a été développée par l'expert et consultant en marketing, Wael Hasnaoui. Dans son exposé, cet expert a brossé un tableau peu reluisant sur l'environnement des affaires en Algérie. Partant de son expérience, cet expert a soulevé au passage toutes les contraintes bureaucratiques liées aux procédures et la difficulté d'accéder à des statistiques fiables. Loin de décourager ces entrepreneurs, cet expert a voulu donner un aperçu clair de l'évolution du climat des affaires en Algérie. «Pour réussir son projet en Algérie, il faut s'impliquer à tous les niveaux et développer son réseau relationnel», a-t-il précisé. Avant de clore son intervention, ce dernier a mis l'accent sur l'importance du marché algérien qui offre une liberté d'action aux opérateurs leur permettant de s'impliquer dans différents secteurs d'activités. De son côté, l'entrepreneur Karim Chérif est revenu sur le manque de bases de données concernant le marché algérien. Tout en reconnaissant la difficulté du terrain, cet entrepreneur estime que ce marché d'affaires dispose d'un potentiel important. Un constat soutenu à demi-mot par le président du réseau Reage, Fatah Ouazzani, qui a relevé que certains secteurs importants sont toujours sous monopole ou dépendent des décisions politiques. Ainsi, pour cet industriel, la meilleure solution pour réussir son étude de marché est de s'associer à un opérateur local impliqué dans le réseau. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que le club Reage Entrepreneurs réunit des cadres de divers secteurs d'activités ainsi que des étudiants de grandes écoles et universités intéressés par l'entrepreneuriat sous toutes ses formes. De plus, ce réseau favorise les échanges entre opérateurs du monde des affaires, entrepreneurs, agents économiques et porteurs de projets au travers d'un large réseau international. Son objectif est de rassembler les Algériens de différents secteurs ainsi que leurs amis autour d'activités de réflexion et de partage d'expériences. Comme il vise à développer l'esprit entrepreuneurial et accompagner les porteurs de projets aussi bien en Algérie qu'à l'international et les aider à s'organiser en réseaux d'affaires et d'échanges. Partant du souci de promouvoir les investissements en Algérie, ce réseau organise des rencontres mensuelles sur différentes problématiques qui tracassent les opérateurs économiques. La rencontre tenue lundi dernier était la quatrième du genre consacrée exclusivement au développement du climat des affaires en Algérie.