Après la vague d'attentats, qui s'est abattue sur le sol américain, les Etats-Unis considèrent que les attaques contre New York, Washington et la Pennsylvanie, seraient l'oeuvre du milliardaire saoudien, en exil, Oussama Ben Laden. Et pourtant Ben Laden, réfugié dans une cache secrète en Afghansitan, a confié à un journaliste palestinien qu'il n'est pour rien dans ces raids terroristes et qu'il nie toute implication de ses hommes dans cette série noire d'attentats, qui s'est abattue sur l'Amérique. Djamal Ismaïl, le chef du bureau de la télévision d'Abou Dhabi, à Islamabad, a ainsi précisé qu'un proche collaborateur de Ben Laden, l'a appelé, tôt, hier, depuis un téléphone cellulaire pour lui donner en exclusivité les impressions de Ben Laden, qui remercie Allah et s'est incliné devant lui, en apprenant la nouvelle des attaques sur les Etats-Unis, tout en niant son implication dans ces attaques meurtrières. Si les enquêteurs américains privilégient la piste Ben Laden, c'est parce qu'il existe des indices révélateurs montrant que des personnes, ayant des liens avec le milliardaire saoudien et son organisation «Al Quaada», pourraient être responsables de l'attaque. D'autant plus que, selon le rédacteur en chef du journal arabe Al Qods Al Arabi, basé à Londres, et qui a interviewé Ben Laden il y a trois semaines, le Saoudien avait confié que ses partisans déclencheraient une attaque sans précédent contre les intérêts américains, en raison du soutien de Washington à Israël. Il est déjà considéré par Washington comme l'instigateur des attentats du 7 août 1998 contre les ambassades américaines à Nairobi et Dar Es Salam et qui avaient fait 213 morts au Kenya et 11 en Tanzanie. Selon l'Emergency Response and Recherche Institute (ERRI), un institut de recherche basé à Chicago, Ben Laden pourrait avoir aussi financé ou encouragé l'attentat contre le World Trade Center, le 26 février 1996 (pour lequel le chef religieux égyptien Omar Abderrahmane avait été inculpé), ainsi que l'attentat qui a visé la base américaine de Dahran en Arabie Saoudite et qui avait tué 19 militaires américains. Récemment, Ben Laden était soupçonné d'être le commanditaire de l'attaque à l'explosif contre le destroyer américain «USS Cole», à Aden, au Yémen et qui avait fait 17 tués, parmi les marins américains le 12 octobre dernier. Aux Etats-Unis, plus d'une vingtaine de ses partisans est inculpé pour différents actes criminels, parmi eux quatre Algériens: Ahmed Ressam, Abdelghani Meskini et Mokhtar El-Houari, par la justice américaine, comme faisant partie de l'organisation qui préparait un attentat à la bombe contre l'aéroport de Los Angeles, à la veille du passage à l'an 2000. Le quatrième élément du groupe algérien de Ben Laden a été arrêté à Londres et inculpé par la justice américaine, il s'agit du Dr Haydar Abou Doha, considéré comme le nouveau cerveau du groupe. Les Algériens, qui semblent être «l'appât» privilégié de Ben Laden dans ses attaques stratégiques contre ses ennemis, ont été utilisés au début de la semaine pour tenter d'éliminer Ahmed Shah Massoud, qui fait la guerre au régime des taliban et qui contrôle 5% du territoire afghan. Même si la piste Ben Laden, n'est pas écartée, il manque au «banquier de la guerre sainte», une structure d'Etat, qui appuierait ses actions et sa stratégie meurtrière contre les Etats-Unis. Les taliban, très gênés par la présence de chef terroriste sur leur sol, considèrent que si sa responsabilité est prouvée par les enquêteurs américains, il servira de détonateur pour faire exploser une région qui est déjà aux prises à une guerre civile interminable. D'ailleurs « les étudiants de la foi » ont exprimé leur souhait d'extrader Ben Laden s'il pouvait constituer un danger pour leur régime. Reste que Ben Laden, qui a été initié à la guerre sainte par les agents de la CIA lors de la guerre contre l'occupant soviétique en 1981 en Afghanistan et à qui on a vendu les missiles de croisière les «Stinger», dispose encore du soutien indélébile du chef des taliban le mollah Omar ainsi qu'une fortune estimée à 300 millions de dollars et d'un réseau puissant et difficilement pénétrable qui peuvent couvrir sa retraite ou financer un nouveau refuge politique.