Cinq jours après l'attentat qui a ciblé des objectifs américains à New York et Washington, il s'est élevé, hier, contre les accusations directes portées contre lui. «J'insiste sur le fait que je n'ai pas perpétré cet acte qui semble avoir été commis par des individus ayant leur propre motivation», a affirmé le milliardaire saoudien dans un communiqué diffusé par la chaîne de télévision satellitaire du Qatar Al-Djazira. Dans ce communiqué, Ben Laden ne cache pas sa haine des Américains et affirme, toutefois, que les Etats-Unis se sont habitués à le montrer du doigt «à chaque fois que leurs nombreux ennemis frappent». C'est d'ailleurs dans ce sens qu'une délégation de hauts responsables pakistanais est aujourd'hui, à Kaboul pour tenter de faire pression sur le régime des taliban et «éviter une catastrophe». Ces pressions pakistanaises obéissent à une logique d'éviter l'embrasement de la région, car ne perdons pas de vue que la misérable région pastorale de l'Afghanistan est entourée d'Etats militairement puissants et dotés, tous, de l'arme nucléaire, comme l'Inde, l'Iran, le Pakistan, la Chine et certaines Républiques islamiques de l'ex-URSS. Les Etats-Unis devront au moins consulter ces pays pour une quelconque opération de représailles dans la région. La délégation pakistanaise cherche à convaincre les taliban d'extrader Ben Laden «pour éviter une catastrophe majeure». Cette mission peut se révèler inutile parce que les taliban, depuis les premiers jours de l'attentat, ont systématiquement refusé d'extrader Oussama Ben Laden, et répété, à plusieurs reprises, que ce dernier n'était pas en mesure d'organiser des attentats de l'ampleur de ceux commis le 11 septembre aux Etats-Unis. «Les Etats-Unis me montrent du doigt, mais j'annonce catégoriquement que je ne l'ai pas fait», a assuré Ben Laden, ajoutant qu'il n'a pas les capacités que les Etats-Unis lui confèrent. La précision d'un métronome, les points névralgiques touchés et les dégâts occasionnés, et qui s'étaleront sur de longs mois, sinon des années, ont étonné les observateurs qui, selon les cas, ont, par la suite, douté que de tels actes pouvaient être attribués à Ben Laden. Toutefois, tous les indices s'orientent actuellement vers Ben Laden, et mettent le milliardaire saoudien au centre des soupçons. Par ailleurs, les antécédents terroristes, les objectifs ciblés, le choix du pays, la méthode choisie (attentats-suicide) et les hommes de main lancés dans les frappes convergent vers une implication directe de Ben Laden dans ce qu'il convient désormais de qualifier de «nouvelle guerre du terrorisme».