Découverte, surprise ou retrouvailles, Entropy, Numidia, Axel ou Ithrène ont séduit les Bônois... La 3e édition du Festival national de rock à Annaba a eu lieu comme prévu cette année, et a connu son lot de couacs et de déboires. Cependant, le festival a été l'occasion de rencontres et d'échanges entre le public et les artistes de tous bords et tous genres musicaux confondus. La soirée d'ouverture a été inaugurée jeudi 22 août par le groupe d'Oum El-Bouaghi, Ithrène, qui a entamé le festival par quelques compositions acoustiques. Quelques problèmes d'ordre technique dus aux orages sont survenus et ont vite été dissipés et réglés. Au club hippique, lieu du festival, l'on a estimé le nombre de participants à plus de 200 personnes. Un chiffre jugé «très insuffisant» par les organisateurs. Le rythme allant crescendo, c'est le double qui s'est déplacé vendredi soir, pour savourer notamment les mélodies frénétiques et psychédéliques du groupe constantinois Entropy qui participe pour la troisième fois à ce festival. C'est dire que ce festival n'a plus de secret pour ces cinq jeunes membres qui ont offert par 2 fois et en exclusivité, un extrait de leur nouvel album Harb (guerre). Au top de sa performance, le groupe s'est déchaîné durant plus d'une heure et demie de spectacle où le heavy metal a côtoyé le grunge et le méga-death. D'autres titres chantés aussi en arabe dialectal tels Borkane el hoq'd (le volcan de la haine), Mesdjounine (incarcérés), Al Djirah (les blessures)...ont mis en transe le public. Avec Benazouz Toufik Lyès à la batterie, Dehemchi Moncef au chant, Ziani Adem à la basse, Ziani Billel à la guitare et Touidjine Merouan, 2e guitariste, les musiciens, qui se disent être à la recherche de leur style propre, sont à la quête d'un éditeur pour le prochain album prévu dans une année, outre celui déjà cité et qui sort en indépendant. Metallia, James Keanen du groupe américain Tool, Eddie Vadder des Pearl Jam sont leur principale source d'inspiration. Dans un style qui s'inscrit plutôt dans le jazz-fusion et le jazz-rock, le groupe algérois, Yakem, qui a succédé à Entropy, s'est distingué par le ton plus calme donné par les quatre morceaux joués en instrumental. Les musiciens du groupe créé en 2001 ont déjà «roulé leur bosse» sur la scène algérienne et ce, en évoluant dans d'autres formations dans les années 90. Outre le tam, la batterie et les guitares, les Yakem utilisent la technique assez particulière du «scat», notamment dans «Psychédélique siva», leur première scène, fut en juin dernier à la salle Ibn Khaldoun aux côtés d'Attakor, célèbre groupe de hard rock algérois. Venu de Sidi Bel Abbes, le groupe Numidia a constitué le clou de cette soirée. Avec un répertoire assez engagé et un style qui se rapproche de Noir Désir, leurs chansons, à l'image de El Ghrab (Le corbeau), Denyetna (Notre monde), La drogue, Etudiant...n'ont pu passer inaperçues devant un public composé en partie d'étudiants. Environ 700 personnes, jeunes et moins jeunes ont fait le déplacement au stade hippique le 3e soir, soit le samedi. Sans accessoires ni artifices, le trio bônois «Fouad, Lokman, Nadir» est revenu sur la scène après 20 ans d'absence. Avec harmonica et guitare folk, la voix du chanteur a su transporter le public vers un monde de rêverie en leur interprétant l'amour, la vie, l'espoir et sa ville natale. La surprise est venue d'Axel d'Oum El-Bouaghi puis d'Ithrène (Etoiles), qui ont déchaîné la foule par un rock pur et dur, bien de chez nous. Un rock où le berbère de notre identité sonnait comme un glas retentissant et percutant. Jamais las, le public en redemandait toujours davantage. La soirée s'est tout de même achevée vers 2 heures du matin. Dimanche, trois formations «radio activement explosives» étaient programmées, à savoir Plutonium de Batna, Melt Down de Constantine et Litham d'Alger...