L'ouverture du transport aérien aux privés a été reportée pour une durée indéterminée afin de tirer les enseignements des échecs qu' a subis le secteur, selon le ministre des Transports. Les pouvoirs publics ont pris la décision de «temporiser» l'ouverture du transport aérien au secteur privé. C'est ce qu'a annoncé le ministre des Transport, Amar Tou, qui répondait jeudi à une question orale d'un député à l'Assemblée populaire nationale (APN). Il a argumenté par le fait qu'«il s'agit d'une décision politique importante». Il a ensuite expliqué que «les autorités publiques ont décidé de reporter pour une durée indéterminée l'ouverture de ce secteur aux privés afin de tirer les enseignements des échecs qu'a subis le secteur». Ce dernier faisait certainement allusion à l'affaire de Khalifa Airways pour justifier la «frilosité» du gouvernement. Pourtant, ce ne sont pas les opportunités d'exploitations qui manquent dans le secteur, bien au contraire, notamment lorsqu'il s'agit de l'intérieur du pays. Et pour cause, les lignes intérieures restent au jour d'aujourd'hui sous-exploitées en comparaison aux capacités qu'elles recèlent. Et cette décision va à contresens du discours des pouvoirs publics qui font de la relance du tourisme une priorité. Un projet qui ne saurait se développer sans une politique de transport efficace. Les tarifs pratiqués par la compagnie nationale sont, pour la plupart des citoyens, inabordables. A titre d'exemple, le billet aller-retour à destination de Djanet est cédé à plus de 27.000 dinars. Alors que celui à destination de Tamanrasset coûte la bagatelle de 28.000 dinars. Des prix qui n'encouragent nullement les voyages vers des destinations touristiques comme celles du sud du pays. Ce qui représente une tare dans la politique touristique qui privilégie la communication, la promotion des destinations, plutôt que de renforcer les moyens de transport et les infrastructures hôtelières, indispensables, mais qui pour l'heure, ne répondent pas aux demandes d'un véritable tourisme de masse. Dans ce contexte, M.Tou a rappelé les efforts consentis par l'Etat pour améliorer le service de transport aérien au niveau interne par le renforcement de la flotte de la compagnie Air Algérie. Il a, en outre, affirmé que la compagnie a réceptionné jusqu'a présent trois avions de type ATR en attendant un quatrième fin avril, ajoutant que sept autres appareils d'une capacité de 150 sièges seront réceptionnés avant la fin du premier semestre 2011, destinés à renforcer les lignes intérieures. Par ailleurs, M.Tou a fait remarquer que le secteur des services au niveau des aéroports en Algérie était ouvert aux privés à travers les appels d'offres lancés par la société de gestion des aéroports.