«Le Quartette exhorte Israël à geler toutes les activités de colonisation, y compris (destinées à) la croissance démographique naturelle, à démanteler tous les avant-postes et s'abstenir de procéder à des démolitions à Jérusalem-Est». Le Quartette pour le Proche-Orient a appelé hier Israël à cesser la colonisation et à une reprise des négociations afin d'aboutir d'ici deux ans à «l'émergence» d'un Etat palestinien, un calendrier que l'Etat hébreu a d'ores et déjà rejeté. «Le Quartette exhorte le gouvernement israélien à geler toutes les activités de colonisation, y compris (destinées à) la croissance démographique naturelle, à démanteler tous les avant-postes construits depuis mars 2001 et à s'abstenir de procéder à des démolitions et des expulsions à Jérusalem-Est», a déclaré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, lisant la déclaration issue de la réunion du Quartette à Moscou. Le groupe a aussi appelé à la reprise des négociations pour que d'ici à 24 mois intervienne un accord ayant «pour effet l'émergence d'un Etat palestinien indépendant, démocratique et viable, qui vivrait en paix et en sécurité au côté d'Israël et de ses autres voisins». La diplomatie israélienne a répondu au Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) de manière peu amène, le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, jugeant que cet appel «éloignait les perspectives de paix» au Proche-Orient: «On ne peut pas imposer artificiellement un règlement et un calendrier irréaliste. Cela ne fait qu'éloigner les perspectives de paix». L'Autorité palestinienne s'est de son côté félicitée de la déclaration du Quartette et a exprimé son espoir de voir cet appel se traduire en actes, selon le négociateur palestinien Saëb Erakat. Le Quartette s'est d'autre part dit «profondément préoccupé par la détérioration continue à Ghaza, notamment la situation humanitaire et des droits de l'homme de la population civile». La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, Ban Ki-moon et le représentant du Quartette Tony Blair participaient à la réunion à Moscou. Après quinze mois d'impasse, les négociations entre Israël et les Palestiniens étaient sur le point de reprendre la semaine dernière, sous l'égide des Etats-Unis. Mais l'annonce de la construction par Israël de 1600 nouveaux logements dans le secteur oriental occupé de Jérusalem, survenue en pleine visite du vice-président américain Joe Biden en Israël, a provoqué le retrait immédiat des Palestiniens, ainsi que l'ire de Washington. Mme Clinton n'en a pas moins réitéré hier la «solidité» du lien avec l'Etat juif, qualifiant par ailleurs d'«utile et productif» son entretien téléphonique de jeudi soir avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. M.Lieberman a jugé pour sa part hier que la balle était dans le camp palestinien. Celui-ci se doit de «prouver» son intérêt pour des négociations directes avec Israël, qui a déjà «fait des gestes significatifs», a-t-il dit en allusion au moratoire de dix mois sur la construction des colonies, hors Jérusalem-Est occupée. Mme Clinton doit rencontrer M.Netanyahu la semaine prochaine à Washington, où il est attendu pour le congrès annuel de l'Aipac, le principal groupe de pression juif aux Etats-Unis. Le négociateur américain George Mitchell est lui attendu au Proche-Orient ce week-end, où il doit s'entretenir avec le chef du gouvernement israélien et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.