Ce ne sont pas uniquement les villes littorales qui souffrent, bien des villages manquent cruellement de ce liquide vital. La direction de l'ADE (Algérienne des eaux) organise aujourd'hui, dimanche, une journée de sensibilisation sur l'importance de la qualité de l'eau. Cette manifestation annuelle est inscrite sous le thème de l'impact de l'or bleu sur l'écosystème et le bien-être de l'humanité. Cette occasion est également une opportunité pour le responsable de l'unité de Tizi Ouzou pour revenir sur les réalisations de la société en direction des populations de la région. La journée de sensibilisation qui se tient aujourd'hui, est également une occasion pour évaluer les capacités de la région en matière de ressources en eau. Elle sera aussi une meilleurs circonstance pour jauger les différentes politiques et modes de gestion de ce liquide précieux. Ainsi et concernant les capacités et les ressources de la région, il convient de signaler, en premier lieu, que les localités de la wilaya de Tizi Ouzou possèdent différentes sources d'alimentation en eau potable et non potable. Celles-ci pourraient être d'un apport considérable pour la société gestionnaire qu'est l'ADE. Des milliers de fontaines ruissellent à travers toutes les communes. Jusqu'à aujourd'hui, leur exploitation se limite à des méthodes traditionnelles et, par voie de fait, rudimentaires. Leur mise à profit nécessite de mettre à la disposition des populations des moyens modernes. En deuxième lieu, il est à noter que dans les années 1980, l'Etat a investi des enveloppes budgétaires conséquentes pour la réalisation de centaines de retenues collinaires à travers la wilaya. Elles devaient servir pour l'irrigation des terres agricoles dans les plaines comme dans les zones montagneuses. Mais, hélas, malgré le lancement du programme de développement rural, celles-ci demeurent encore dans un état d'abandon lamentable. Cette occasion pourrait donc s'avérer une véritable opportunité pour soulever ces points négatifs et élaborer une politique d'exploitation des ressources en eau plus actualisée. Ceci, notons-le, ne peut être du ressort exclusif de la société ADE, mais elle doit plutôt réunir tous les intervenants comme les élus et les populations. D'autant que la période estivale approche à grands pas. Durant cette saison, le manque d'eau potable fait le bonheur de certains commerçants dans les villes littorales. C'est la ruée sur les eaux minérales. Ainsi, face à la pénurie de ce liquide, tout le monde a trouvé une compensation sauf le citoyen ordinaire. Pour une journée à la plage en famille, l'estivant doit ajouter pas moins de cents dinars au budget prévu. Les enfants ont besoin d'eau au risque de se déshydrater. De plus, des commerçants, les petits gargotiers de fortune sur les bords des plages en font de même. Demander un verre d'eau après avoir consommé un sandwich ou dégusté un café, est devenu une chimère. Les commerçants, de leur côté, affirment que les responsables locaux devaient, faute d'AEP, les approvisionner en citernes. En fait, ce ne sont pas uniquement les villes littorales qui souffrent. Bien des villages manquent affreusement de ce liquide vital. Toutefois, il convient de noter que dans plusieurs cas, l'absence d'eau n'est pas due à sa rareté. Un grand nombre de villages dans les communes du nord de la wilaya souffrent d'une mauvaise répartition. Enfin, cette occasion devra être saisie pour arrêter des plans de parade à toutes les éventualités d'apparition de maladies à transmission hydrique.